M. Javad Zarif s’est d’abord rendu à Oman lundi après-midi. Depuis plusieurs années, le sultanat entretient des relations amicales avec l’Iran comme l’atteste l’augmentation constante du volume des échanges commerciaux entre les deux pays. De même, Mascate s’est souvent tenue à l’écart de la rhétorique guerrière de la diplomatie saoudienne à l’égard de Téhéran suivant sur ce dossier (comme sur d’autres) une politique singulière la distinguant de ses voisines du CCG.
Après son déplacement à Oman, le ministre iranien était attendu à Doha où il devait s’entretenir avec son homologue qatari, cheikh Mohamed ben Abderahmane al-Thani. Preuve de l’importance de cette visite, il devait également rencontrer l’émir Tamim ben Hamad al-Thani avec qui des discussions autour des crises régionales (Syrie, Irak, Yémen) et de l’impératif de « renforcer la stabilité de la région » étaient à l’ordre du jour.
Cette visite risque de susciter une nouvelle défiance des pays du Quartet envers le Qatar étant donné que l’une de leurs demandes exigeait une baisse des relations entre Doha et Téhéran au niveau le plus bas. Le Qatar a réfuté cette injonction arguant qu’elle piétinait la souveraineté des États et qu’elle représentait une tentative d’ingérence dans ses affaires intérieures.
A contrario, depuis le début du blocus, les relations entre le Qatar et l’Iran se sont grandement améliorées. Preuve de cette embellie, l’Iran a affrété plusieurs navires remplis de denrées alimentaires au début de la crise, les relations commerciales sont en pleine expansion et le Qatar a décidé il y a quelques semaines de renommer un ambassadeur à Téhéran après plus d’un an et demi d’absence.