Le Louvre d’Abou Dhabi expose une carte de la région du Golfe qui raye le Qatar
C’est un nouvel épisode montrant la prégnance de la crise qui oppose le Qatar à ses voisins. Inauguré il y a quelques semaines par le président français, le Louvre d’Abou Dhabi est au coeur d’une polémique suite à une information faisant état de l’exposition d’une carte de la région du Golfe non conforme à la réalité.
C’est une révélation faite par le chercheur américain Simon Henderson dans un article publié sur le site du think tank The Washington Institute for Near East Policy (Winep). Dans son analyse où il expose sa vision de la crise dans le Golfe, l’auteur note que les autorités des deux émirats rivaux font souffler le chaud et le froid.
Vive tension dans le ciel du Golfe
Lundi 15 janvier, les Emirats arabes unis ont affirmé qu'un de leurs avions civils avait été intercepté par des chasseurs qataris. Aussitôt démentie par le Qatar, cette affirmation tombe quelques jours à peine après l'annonce par Doha qu'un bombardier émirien avait violé son espace aérien.
La crise entre le Qatar et ses voisins s'enfonce. Lundi 15 janvier au matin, plusieurs journaux des pays du Golfe titraient sur l'annonce par l'autorité de l'aviation d'Abou Dhabi qu'une liaison aérienne à destination du Bahreïn avait été interceptée par des avions de chasse qataris. Suscitant d'intense remous sur les réseaux sociaux, cette information - si elle avait été avérée - aurait incontestablement fait grimper d'un cran le niveau de tension entre des pays qui se livrent une bataille médiatique et psychologique impitoyable.
Le blocus du Qatar « arbitraire et discriminatoire » selon un rapport de l’ONU
La crise entre les pays du Golfe est entrée dans son septième mois et il parait difficile d’espérer une amélioration de la conjoncture à court terme. Au delà de la dispute diplomatique, le niveau des atteintes aux droits de l’homme révélé au grand jour par un rapport onusien donne une indication de la profondeur du clivage entre les protagonistes.
Il s’agit de la première réaction publique issue d’un document détaillé rédigé par une institution onusienne au sujet de la crise dans le Golfe. Lundi 8 janvier, le Haut-Commissariat des droits de l’homme de l’ONU (HCDDH) a en effet remis son rapport d’enquête au Comité national des droits de l’homme du Qatar. Fruit d’une investigation réalisée entre le 17 et le 24 novembre au Qatar au cours de laquelle les fonctionnaires onusiens ont pu échanger avec plus de vingt organismes différents (tant gouvernementaux qu’appartenant à la société civile), le HCDDH en est arrivé à la conclusion que la décision prise par le Quartet (Arabie Saoudite, Emirats arabes unis, Bahreïn et Egypte) apparaît “disproportionnée”, “arbitraire” et même “discriminatoire”. Largement passé sous silence par les organisateurs du blocus et, a contrario, abondamment relayé dans la presse qatarie, ce rapport vient confirmer les conclusions déjà relevées par plusieurs ONG de défense des droits de l’homme.
Rex Tillerson dénonce le maintien du blocus du Qatar
Dans un entretien à l'agence Bloomberg, Rex Tillerson a reproché aux pays du Golfe de poursuivre l'embargo du Qatar. Cette sortie du responsable américain démontre l'agacement d'une grande partie de l'administration américaine dans la crise qui secoue les États de la région.
Alors que le conflit dans le Golfe va bientôt entamer son cinquième mois, l'administration américaine monte au créneau. Dans un entretien remarqué à l'agence spécialisée dans les questions économiques Bloomberg, le chef du Département d'État a fait des déclarations qui tranchent avec le langage diplomatique.
Que retenir du discours du ministre des Affaires étrangères qatari à l’IFRI ?
Lundi 25 septembre, le chef de la diplomatie qatarie a prononcé un discours à l’IFRI (Institut français des relations internationales) lors d'une conférence intitulée "The Gulf crisis : the view from Doha". Devant une assistance nombreuse, Mohamed ben Abderahmane al-Thani a rappelé avec force les principes qui guident la politique de son pays dans la crise qui l’oppose à ses voisins.
L’événement avait été annoncé quelques jours avant par l’IFRI sur son site internet ainsi que sur les réseaux sociaux. Pour la première fois depuis l’éclatement du conflit qui secoue les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), le chef de la diplomatie de l’émirat gazier prenait le temps d’échanger pendant une heure et demi avec des journalistes et intellectuels à Paris. La séance était dirigée par Thierry de Montbrial, président de l'IFRI et membre de l'Académie des Sciences morales et politiques.