Commentant son récent voyage dans la région, ce dernier affirme en effet qu’il a pu échanger des Riyals qataris à l’aéroport d’Abou Dhabi ce qui, théoriquement, est aujourd’hui impossible du fait de la rupture des relations diplomatiques et des mesures de rétorsion prises à la suite du blocus décidé par le Quartet (Arabie Saoudite, Emirats arabes unis, Egypte, Bahreïn).
Mais si cette possibilité peut être considérée comme un signe encourageant de détente, l’auteur précise dans le même temps qu’il a remarqué une chose étrange au sein du musée du Louvre d'Abou Dhabi, particulièrement dans l'espace réservé aux enfants. En effet, une carte présentant la région sud de la zone du Golfe ne faisait pas apparaître la péninsule du Qatar... Visiblement choqué par ce qui ressemble fort à du révisionnisme géographique, Simon Henderson s’est d’ailleurs interrogé si cet épisode malheureux allait être classé sans suite, une telle falsification de la géographie politique de la région devant être « incompatible avec l’accord de la France de laisser Abou Dhabi utiliser le nom du Louvre ».
Sur les réseaux sociaux, l’information a rapidement circulé et a suscité un vif émoi. Beaucoup en effet dans le Golfe semblent de plus en plus lassés voire furieux de voir la guerre fratricide s’éterniser alors que les défis en terme de développement économique, de sécurité régionale et surtout de préservation du Conseil de coopération du Golfe (CCG) semblent bien plus impérieux que cette querelle infantile. De son côté, malgré les nombreuses protestations, la direction du musée du Louvre n’a pas encore jugé bon de s’exprimer sur l’affaire. Soucieux de son image mais également attentif à préserver un accord de coopération qui lui rapporte des centaines de millions de dollars, le musée français le plus populaire au monde va sans doute laisser passer la vague avant de discrètement faire le ménage et écarter une œuvre détournant la réalité géographique. À moins que, obsédés par la volonté de nuire à leur rival du Golfe, les responsables de l’antenne du Louvre aux Emirats arabes unis s’obstinent à garder la carte en l’état, ce qui démontrerait combien la culture - notamment celle destinée aux enfants - peut malheureusement être instrumentalisée dans le cadre d’un conflit politique.