Néanmoins, l'annonce a immédiatement été démentie par Doha. Directeur du Bureau de la communication gouvernementale, Saif ben Ahmad al-Thani a - parmi d'autres officiels - donné le ton en déniant la véracité d'une telle information, mentionnant qu'un communiqué à ce sujet allait bientôt être publié. Compte tenu de la gravité de la situation, l'armée américaine a également cru bon de s'exprimer. Disposant de l'énorme base d'al-Udeid au Qatar (son plus grand dépôt de munitions au monde en dehors du sol des Etats-Unis), celle-ci a abondé dans le sens de Doha, affirmant qu'elle n'avait eu aucun écho d'un quelconque incident impliquant des vols civils dans le ciel du Golfe.
Cette polémique arrive dans un contexte lourd. La veille en effet, l'opinion qatarie et du Golfe s'était émue de la vidéo postée par un membre de la famille royale qatarie (cheikh Abdallah ben Ali al-Thani, oncle de l'émir Tamim) qui, visiblement affaibli, se disait retenu contre son gré aux Emirats. Il y a quelques jours également, le Qatar avait affirmé qu'à deux reprises des avions de chasse émiriens avaient délibérément violé son espace aérien. Survenues fin décembre dernier, ces opérations de la flotte émrienne ont été documentées par les autorités qataries qui ont apporté les preuves de leurs accusations auprès des organes de l'ONU, en particulier du Conseil de sécurité. Selon certains observateurs, l'agitation d'aujourd'hui provenant des autorités émiriennes viendraient en réalité faire diversion pour minorer l'impact négatif de ces divers scandales.