Qatar : le Haut Commissariat aux droits de l'homme demande la libération du poète Mohammed al-Ajami
Des experts du Haut Commissariat aux Droits de l’Homme des Nations Unies (HCDH) ont exhorté les autorités du Qatar, mardi 20 octobre, à libérer le poète Mohammed Rashid al-Ajami. Ce dernier purge actuellement une peine de 15 ans d’emprisonnement pour la publication d’un poème jugé offensant car « encourageant le renversement du régime du pays et insultant pour les symboles de la nation ».
Rappel des faits
En août 2011, Mohammed Raschid al-Ajami enregistre dans un appartement du Caire quelques vers dans une vidéo. Inscrit à la faculté de littérature arabe de la capitale égyptienne, il ne se doute pas que les quelques minutes postés sur Youtube vont être le prélude à un véritable calvaire. Emporté par la vague du Printemps arabe qui galvanise les peuples du Maroc au Bahreïn, celui qui est surnommé "Ibn al-Dhib" chante les louanges de ces révoltes et rend hommage à la révolution du Jasmin qui a provoqué la chute et la fuite du président tunisien Zine al-'Abidine Ben Ali. Dans son envolée lyrique qui a d’ailleurs pour titre « Poème de jasmin », l’amoureux de Rimbaud glisse « nous sommes tous la Tunisie face à une élite répressive». L’allusion aux autorités de son pays d'origine est à peine voilée et dès son retour à Doha, il est arrêté et envoyé en prison.