Hausse du nombre d'entreprises enregistrées au Qatar : comment l'émirat continue de résister au blocus

vendredi, 11 mai 2018 13:08

n DOHA 628x314Le ministère qatari de l'Économie et du Commerce (MEC) a annoncé le 6 mai que 2 295 nouvelles entreprises ont été enregistrées durant le mois avril. Ce nombre est une preuve de la solidité de l’économie de l’émirat et vient conforter les décideurs qataris de poursuivre leur politique économique destinée à déjouer les effets du blocus.

Selon le dernier rapport publié sur le site du ministère de l’Economie et du Commerce, 1703 grandes entreprises et 592 PME (petites et moyennes entreprises) ont été créées.

Les entreprises de construction en tête

Les sociétés à responsabilité limitée (SPRL) représentent 63% des entreprises enregistrées, tandis que les sociétés unipersonnelles à responsabilité limitée (EURL) occupent la deuxième place avec 27%, et les entreprises indépendantes arrivent à la troisième place avec 9%.

En avril, les entreprises de construction figuraient en tête de liste des activités les plus enregistrées, avec 356 inscriptions suivies des entreprises de nettoyage (164), des sociétés de services (112) et des compagnies spécialisées dans la fabrication des matériaux de construction (107).

Le nombre de licences commerciales modifiées ou renouvelées au cours du mois d'avril s’élevait à 7 985 et le nombre de licences délivrées par le ministère dépassait, quant à lui, la barre des 1 600.

De nouvelles lois pour stimuler l’économie

Dans l’œil du cyclone depuis le début de la crise qui l’oppose à ses voisins, Doha voit dans le maintien de sa bonne santé économique une manière de desserrer l’étau du blocus et de capter un nouveau levier de croissance.

En janvier dernier, le gouvernement qatari a approuvé un projet de loi autorisant les investisseurs étrangers de détenir 100% des parts d'une entreprise dans presque tous les secteurs. L’objectif affiché était de stimuler les revenus non-énergétiques, augmenter les recettes fiscales, protéger les investisseurs locaux et étrangers et renforcer la place du Qatar sur les indicateurs économiques mondiaux. Jusqu'à lors, les investisseurs étrangers pouvaient détenir jusqu'à 49% des sociétés côtées à la Bourse de Doha, conformément à une loi adoptée par le gouvernement en 2014.

Signe des temps, la Qatar National Bank, la plus grande banque du Moyen-Orient, a décidé en mars dernier de porter à 49%, au lieu de 25%, les parts susceptibles d'être détenues par des investisseurs étrangers.

Tous ces éléments montrent que le blocus n’a pas eu l’effet escompté de ses initiateurs. Il a, au contraire, permis au Qatar de s’ouvrir à de nouveaux marchés et aux investissements étrangers. Le gouvernement a libéré les visas avec dix-huit pays et offre de plus en plus des permis de résidence permanente. De plus, de nouvelles lois sur les zones franches ont récemment été adoptées.

Selon le FMI, le Qatar n'a été que très peu affecté par le blocus

Malgré le blocus économique qu'elle subit depuis juin 2017, Doha a surpris les observateurs par sa résilience. Déterminé à transformer ce moment de crise en virage d'opportunités, le gouvernement a même impulsé un nouveau plan quinquennal devant assainir ses finances publiques, développer ses capacités propres (comme pour l'auto-suffisance alimentaire) et doper sa croissance à moyen terme. Dans un récent rapport sur le pays, le FMI estime que l'impact du blocus s'estompe, notant que l’émirat a su établir de nouvelles voies commerciales notamment en renforçant ses relations économiques avec la Turquie et l'Iran.

Les experts de l'institution mondiale ont noté que l'effet de l'embargo sur l'économie du pays a été « transitoire ». Loin de l'image d'un émirat proche de l'effondrement et au bord de l'asphyxie, les économistes pointent le fait que les décisions prises par le gouvernement central ont soulagé les effets du blocus et permis un redressement rapide de la machine industrielle.

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