Selon Le New York Times qui a révélé cette arrestation, des policiers suisses se sont présentés très tôt ce matin dans le luxueux hôtel Baur Au Lac du centre de Zurich, où sont actuellement logés les principaux dirigeants de la Fifa. D’après la justice helvétique, les six responsables interpellés sont soupçonnés d'avoir reçu des pots de vin d'un montant total estimé à 150 millions de dollars sur une durée s'étalant des années 1990 à nos jours. Les accusations concernent quatorze personnes, précise le quotidien new-yorkais, mais certaines d'entre elles ne se trouvaient pas à Zurich au moment de l’arrestation. Les suspects interpellés font également l'objet d'une demande d'extradition américaine.
Malgré la tourmente, l'élection à la présidence de la Fifa aura lieu comme prévu ce vendredi a assuré lors d'une conférence de presse Walter De Gregorio, directeur de la communication de l'instance. Il ajoute par ailleurs, que l’organisation des coupes du monde 2018 en Russie et au Qatar en 2022 est maintenue.
Walter De Gregorio a également déclaré que le président de la Fifa, Joseph Blatter, et son secrétaire général Jérôme Valcke "ne sont pas impliqués" dans cette affaire.
Soupçon "de blanchiment d'argent et gestion déloyale"
Dans une procédure distincte, le ministère public suisse a annoncé avoir saisi de nombreux documents au siège de la Fifa à Zurich. Cette saisie a lieu dans le cadre d'une procédure pénale contre X pour soupçon "de blanchiment d'argent et gestion déloyale" entourant les attributions des Coupes du monde de football de 2018 et 2022. Cette procédure, ouverte depuis le 10 mars dernier, n'avait pas été rendue publique jusqu'à aujourd'hui.
Depuis longtemps, la FIFA est dans l'oeil du cyclone. L’une des récentes polémiques est de savoir pourquoi la FIFA s’était obstinée à ne pas publier l’entièreté du rapport Garcia malgré les nombreux appels à aller dans ce sens. De Michel Platini à Franz Beckenbauer en passant par M. Garcia lui-même, plusieurs personnalités du football mondial expliquaient que cette publication renforcerait la transparence dans un moment où l’institution en avait grandement besoin. Le moins que l’on puisse dire est que le rapport Garcia fait l’objet d’une large différence de perception entre les différents acteurs chargés de trancher l’un des contentieux les plus lourds de l’histoire du football mondial.
La Fifa fait face à de nombreuses critiques de sa gouvernance et de sa gestion, suite aux nombreuses accusations de corruption, largement relayées sur la toile, visant l'attribution des Mondiaux 2018 et 2022 à la Russie et au Qatar.
Ce coup de filet est donc de nature à faire perdurer le feuilleton et ces deux enquêtes, bien que distinctes, détermineront les responsabilités des différents acteurs.
Afin de saisir les tenants et aboutissants de cette affaire, nous vous proposons cet article publié le 18 juin 2014: