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Entretien avec Younès Belfellah, économiste, chercheur et enseignant à l’Université de Lille.

1) Vous êtes un spécialiste des questions économiques relatives au monde arabe. Le récent blocus contre le Qatar a eu pour conséquences des difficultés de plusieurs natures pour Doha. Quelles sont exactement les répercussions économiques et financières pour l’émirat gazier ?

Ce blocus est sans précédent dans la région du Golfe et ses répercussions économiques négatives restent très limitées à l’exception des pertes dues à l’embargo aérien qui dure depuis plus de trois mois. Malgré cette situation malheureuse, on n’enregistre pas un impact fort sur l’économie du Qatar. Ce dernier a réussi à mettre en place une stratégie de crise fondée sur une diplomatie proactive et efficace doublée de mesures économiques vouées à freiner les effets du blocus.

 VFchCRb 400x400Entretien avec Amélie-Myriam Chelly, docteur en sociologie, chercheure à l'EHESS et spécialiste de l'Iran.

Quelle est la réalité des relations économiques entre le Qatar et l'Iran ? Ces relations remontent à quand exactement et elles concernent quels secteurs majoritairement ?

Les bonnes relations entre l’Iran et le Qatar trouvent évidemment une plus grande visibilité depuis la crise initiée par une mise au ban de Doha par la coalition arabe menée par l’Arabie Saoudite, le 5 juin dernier. Avant cette crise, beaucoup d’accords et d’alliances engageaient déjà les deux pays, les forçant ainsi à des relations cordiales, malgré l’existence de tensions évidentes sur les terrains syrien et irakien, Téhéran et Doha soutenant des factions rivales. Tout d’abord, le Qatar et l’Iran partagent le plus grand gisement de gaz naturel au monde (North Dome / South Pars), ce qui engage les deux États dans une coopération énergétique et industrielle de facto. Par ailleurs, l’entente entre la République islamique et la monarchie qatarie trouve aussi, depuis le pacte 2010, des contours bien définis, en matière de sécurité frontalière et maritime, et précisés par plusieurs protocoles additionnels (2014 et 2015).

rtx145nm1) Bonjour Samir. Vous êtes de nationalité française et vous êtes installé à Dubaï depuis quelques années. Que pouvez-vous nous dire sur la situation aux Émirats arabes unis depuis le blocus du Qatar entamé le lundi 5 juin dernier ? 

Il faut d’abord savoir que la situation à Dubaï se qualifie peu à travers ses citoyens mais plutôt à travers les expatriés qui constituent plus de 85% des résidents. La diversité des origines des expatriés se traduit par une diversité dans les lectures politiques et dans les opinions. Cependant ce que tout le monde s’accorde à dire, c’est que les sanctions ont été prises de manière soudaine, agressive, dans une volonté de nuire non seulement au gouvernement qatari, mais aussi dans une volonté de prendre en otage la population qatarie.

IMG 5217Depuis maintenant plus d'un mois, le Qatar est sous embargo de la part de ses voisins. L'observatoire du Qatar vous propose un entretien avec un expatrié français installé depuis quelques années dans le Golfe et qui vit actuellement à Doha. Son récit donne des éléments de compréhension sur le nouveau mode de vie auquel sont soumis les habitants du pays. 

1) Bonjour Rayan. Vous travaillez dans une société de construction de BTP au Qatar. Que pouvez-vous nous dire sur la situation nouvelle depuis le blocus de lundi 5 juin dernier ?

ermir turquieEntretien avec Birol Baskan, professeur adjoint à l'Université de Georgetown au Qatar. Il a publié des articles dans de nombreuses revues académiques telles que Politics and Religion, Insight Turkey, Arab Studies Quarterly, Comparative Political Studies, et International Sociology. Il est l'auteur du livre « Des empires religieux dans des Etats séculiers » (2014) et « La Turquie et le Qatar dans la géopolitique enchevêtrée du Moyen-Orient » (2016).

 

 

 

1. Les relations entre le Qatar et la Turquie sont marquées par une alliance solide qui s’est renforcée ces 15 dernières années avec une envolée depuis le début du « Printemps arabe ». Selon vous, quels sont les principaux éléments qui motivent cette relation ? Et quelles en sont les limites ? 

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Birol Baskan is Assistant Professor at the Georgetown University School of Foreign Service in Qatar. He has published in numerous academic journals such as Politics and Religion, Insight Turkey, Arab Studies Quarterly, Comparative Political Studies, and International Sociology. He is the author of From Religious Empires to Secular States (2014) and Turkey and Qatar in the Tangled Geopolitics of the Middle East (2016).

1. The relations between Qatar and Turkey are marked by a solid alliance that has been gradually woven over the last 15 years with a dramatic acceleration of these since the beginning of the Arab Spring. In your opinion, what are the main elements that motivate this relationship? And what are its limits?

As I recount in my book, in the post-9/11 period Turkey and Qatar had become active players in the Middle East. The regional context was conducive and the two states had internal reasons to be active. Both states had not only employed similar foreign policy strategies, but also come to align their positions on almost all major regional issues. The military coup in Egypt further brought Turkey and Qatar closer as the two states became increasingly isolated in the region. Even though Turkey and Qatar were able to partly break this isolation, the relations between the two have already gained its own inertia and internal dynamics and therefore grown stronger.

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