D’après certains observateurs, l’actualité régionale lourde marquée par la poursuite de la guerre civile en Syrie et le conflit meurtrier au Yémen ont poussé à cette rencontre au sommet. Sur ces deux sujets ainsi que sur la nécessité de lutter efficacement contre le terrorisme de l’Organisation Etat islamique, Riyad et Doha sont en phase même si la volonté de « stopper » l’élargissement de la sphère d’influence de l’Iran vire à l’obsession du côté saoudien.
Dans le sillage de ce déplacement, le conseil de coordination saoudo-qatari s’est réuni pour la cinquième fois. Le précédent rendez-vous de ce comité datait de l’année 2013 et le fait qu’il reprenne du service aujourd’hui est le signal d’une volonté commune de rehausser le niveau des relations. Patronné par le prince héritier saoudien et ministre de l’Intérieur Mohamed ben Nayef et co-présidé par le chef du gouvernement qatari Abdallah ben Naser qui cumule lui aussi le poste de ministre de l’Intérieur, ce conseil a signé divers accords de coopération notamment dans les domaines de l’enseignement et du transport aérien.
Le roi Salman avait précédemment effectué une visite remarquée à Doha le 5 décembre dernier. Sa parade triomphale aux cotés de l’émir sur la corniche de Doha avait été interprétée comme une reconsidération des alliances régionales de la monarchie saoudienne en faveur de la dynastie al-Thani. Cette nouvelle entrevue confirme la rupture avec l’ère du roi Abdallah (2005-2015), période pendant laquelle la relation bilatérale avait subi un contexte houleux marqué par le retrait de l’ambassadeur saoudien à Doha plusieurs reprises.