L’accord a été paraphé à Washington en présence du chef du Pentagone Jim Mattis ainsi que du ministre d’Etat à la Défense qatari, Khalid ben Muhammad al-Attiyah. Cet accord qui constitue l’un des plus importants pour l’armée américaine ces dernières années permettra à l’élite du pays de consolider son complexe militaro-industriel dont le rôle est central dans la vie politique. Selon Meshal al-Thani, le nouvel ambassadeur du Qatar à Washington, il permettra de maintenir 60 000 emplois répartis dans 42 Etats du territoire américain.
En plus de cette signature, la coopération militaire bilatérale s’est traduit par un exercice naval conjoint entre les marines américaine et qatari. Deux navires de l'US Navy sont en effet récemment arrivés au port Hamad, au sud de Doha, dans le but « participer à un exercice conjoint avec la marine » de l’émirat, a indiqué le ministère qatari de la Défense. Cette manœuvre dans les eaux du Golfe est de nature à démontrer que le niveau des relations entre Doha et Washington est toujours très élevé dans un contexte de crispation régionale intense.
L’accord sur les avions ainsi que l’exercice naval doivent être lus à la lumière du conflit qui a clivé l’administration Trump ces derniers jours sur la position à tenir face à la crise du Golfe. Alors que le président américain s’est aligné sur l’intransigeance saoudo-émirienne en accusant le Qatar de financer terrorisme, le département d’Etat tout comme le Pentagone ont, au contraire, salué les efforts de Doha dans sa lutte contre le radicalisme en le considérant comme un allié fiable dans la lutte contre l’Organisation Etat Islamique.
Plus largement, cet accord va certainement relancer la course aux armements dans la région. La montée des tensions entre les monarchies pétrolières va en effet augmenter le besoin de sécurité qui se traduira par des ventes d’armes toujours plus importantes. Et ce, dans le plus grand intérêt des firmes américaines.