"Nous avons suffisamment de preuves pour les accuser". C'est par ce propos que le procureur général du Qatar, Ali ben Fetais al-Marri a accusé les pays voisins d'être impliqués dans l'attaque informatique qui avait visé fin mai l'agence de presse officielle du pays.
Sa déclaration est tombée mardi 20 juin lors d'une conférence de presse convoquée pour faire un état de l'avancement judiciaire de l'affaire du "hackage de QNA (Qatar New Agency)". Pour le procureur général de l'émirat, il ne fait guère de doute que ce sont des « pays voisins » qui sont à l'origine du piratage. « Nous avons des preuves montrant que des iPhones dans les pays qui nous ont imposé un blocus ont été utilisés dans ce piratage », a-t-il ajouté. Dans l'esprit de M. al-Marri, les pays voisins désignent l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, le Bahrein, ceux là mêmes qui sont à l'origine de l'embargo.
Au cours de sa déclaration, M. al-Marri a mentionné que d'autres détails seront annoncés dans les prochaines semaines. Cette affaire du piratage de l'agence de presse lancée fin mai avait été le prélude à la crise profonde que le Conseil de Coopération du Golfe (CCG) connaît depuis le 5 juin. Selon la chaîne américaine CNN, des pirates russes auraient été impliqués dans l'opération sans que l'on sache si ces derniers aient été commandés par le Kremlin ou qu'ils auraient agi comme des mercenaires payés pour opérer la manoeuvre.
Dans son enquête, les autorités qataries ont été aidées par le FBI et l'Agence britannique de lutte contre la cyber-criminalité. D'après un reportage d'al-Jazeera, ces deux entités confirment les conclusions des autorités centrales démontrant l'implications des voisins du Qatar.