Dans l’émission, Emmanuel Lechypre précise que ce chiffre est très officiel puisqu’il a été publié par le service des douanes. Selon le ministère de l’Economie, le Qatar et l'Arabie Saoudite figurent en effet au-delà des vingt premiers partenaires commerciaux de la France. L’éditorialiste s'étonne d'ailleurs de voir que le Qatar a suscité tant de commentaires désobligeants alors que, si on en venait aux faits réels de l'économie, cette implication de l'émirat dans le tissu industriel hexagonal demeure marginale.
Ce rappel salutaire de la part de l'économiste vient confirmer les conclusions d'un rapport parlementaire remis il y a deux ans par les députés Scellier et Kemel qui mentionnaient que le Qatar n'avait qu'une importance très faible comparé à l'ensemble des échanges commerciaux que la France noue avec les autres pays du monde. Précisant qu’on était “loin de l’invasion par les pays émergents redoutée par certains", ce rapport rappelait que “92% des investissements étrangers en France proviennent de pays développés”. Le Qatar était ainsi noté très loin derrière les pays qui tenaient le haut du pavé et qui étaient respectivement représentés par les Américains (22,3% des investissements détenus par des étrangers en France), puis ensuite les Britanniques (14,5%) et les Allemands (14,2%).
Contrairement au scénario anxiogène véhiculé par certains médias présentant la France comme perdant sa souveraineté économique, il n'y a donc pas raison de s'inquiéter à ce que la France “soit rachetée par le Qatar”. Cette image n’est ni plus ni moins que le fruit d'un fantasme d'une partie des élites françaises que l'expression réelle d'une appréciation pondérée de la réalité.