Cette annonce arrive après qu'une agence de conseil de commerce éthique basée à Londres (du nom de "Impactt") a fait part de ses conclusions où on peut lire que certains ouvriers de l'émirat cumulent des journées de quatorze heures et peuvent travailler jusqu'à cinq mois sans jour de repos.
D’après les autorités, cet organe sera directement placé sous la responsabilité du ministère du Travail. Depuis quelques années, le champ de compétences de ce ministère n’a fait que s’étoffer avec l’intégration de réformes destinées à améliorer le sort des travailleurs étrangers qui constituent plus des deux tiers de la population totale du pays. Emirat peuplé d’un peu moins de trois millions d’habitants, le Qatar abrite en effet presque deux millions d’ouvriers, la plupart originaires du sous-continent indien. Des dizaines de milliers d’entre eux sont employés dans les nombreux chantiers de la Coupe du monde.
Ces dernières années, Doha a annoncé une série de mesures pour faire face aux nombreuses critiques de la presse internationale qui s’est émue du sort tragique des ouvriers. Même si les progrès sont indéniables, les ouvriers vivant désormais pour beaucoup dans des camps flambants neufs et conformes aux normes du Bureau international du travail (BIT), des critiques persistent. Parmi les griefs qui reviennent le plus souvent, il s'agit de punir réellement les responsables d'abus, ce qui reste difficile dans un pays qui ne compte que quelques centaines de contrôleurs du travail pour des dizaines de milliers d’entreprises sous-traitantes.
Pour prouver sa bonne foi et continuer à soigner sa réputation, le Qatar compte renforcer sa collaboration avec l’OIT (Organisation internationale du travail) qui s’apprête à ouvrir un bureau à Doha, certainement le mois prochain. Preuve également de ses efforts, Sharan Burrow, la secrétaire de la Confédération syndicale internationale et autrefois très critique du Qatar a salué dernièrement les avancées de l’émirat en la matière. Elle a par exemple déclaré en novembre dernier que "le Qatar a établi une nouvelle référence pour les États du Golfe et il faut à présent que l’Arabie saoudite et les EAU (Emirats arabes unis), où des millions de travailleurs migrants restent sous le joug de l’esclavage moderne, lui emboîtent le pas".