fd7c5f43a4744109a1c585c743534d6c 18Les premiers effectifs de l'armée turque sont arrivés dimanche 18 juin au Qatar. Leur débarquement fait suite à la décision du parlement d'Ankara le 7 juin dernier d'accélérer ce déploiement en vertu de l'accord stratégique de défense signé entre Recep Tayeb Erdogan et l'émir du Qatar en décembre 2014.

Le ministère de la Défense qatari a confirmé cette venue en indiquant que ces forces armées avaient effectué leur premier entrainement au sein de la katiba (brigade) Tarek ibn Ziyad située en banlieue de la capitale, Doha. Les médias locaux ainsi que la chaîne al-Jazira ont tourné en boucle les images de tanks et engins d'infanterie de l'armée turque traversant la ville et opérant des manoeuvres. 

Le journaliste Georges Malbrunot, grand reporter au Figaro et le chercheur Nabil Ennasri, directeur de L’Observatoire du Qatar étaient les invités du « Débat » de RFI mercredi 14 juin à 18h40. Leur intervention est à réécouter à ce lien :  

http://www.rfi.fr/emission/20170614-france-doit-elle-revoir-relations-le-qatar

C’est l’une des conséquences immédiates de la crise que vit actuellement la région du Golfe. En signant un méga-contrat d’armement, le Qatar renforce son alliance militaire avec les Etats-Unis et continue à faire de Washington le garant de sa sécurité.

 L’accord porte sur l’achat de 36 appareils de type F-15 qui représente l’un des chasseurs les plus sophistiqués de toute la flotte aérienne de l'US army. Commentant cette acquisition, le ministre de la Défense américain a affirmé qu’elle « va donner au Qatar une technologie de pointe et augmenter la coopération sécuritaire (...) entre les Etats-Unis et le Qatar ».

Sm roi Mohammed VI Sommet Maroc CCG Silencieux depuis le début de la crise, le Maroc a exprimé dimanche 11 juin une position officielle allant dans le sens d'un dénouement de la crise par le biais de l'échange et du dialogue. 

La position de la monarchie chérifienne était attendue étant donné les relations étroites qu'elle a pu nouer ces dernières années entre les différents protagonistes. Sans s'aligner sur l'une des parties, Rabat a joué la carte de l'apaisement en exhortant les "pays frères du Golfe" à renouer les liens pour éviter de prolonger une crise qui serait préjudiciable à la nation arabe. C'est par un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale que le royaume s'est exprimé.

7 bigC’est une nouvelle escalade dans la crise que le Golfe connaît depuis lundi 5 juin. Alors que de récents signaux laissaient entrevoir un début d’amélioration, la décision de mettre sur une liste noire de soutien au terrorisme des institutions qataries ou des personnalités de l’émirat est de nature à envenimer la situation.

Le communiqué signé par les quatre Etats ne laisse aucun doute sur la détermination de Riyad, Abou Dhabi, Manama et Le Caire de poursuivre la politique d’endiguement du Qatar. Dans un moment géopolitique où la lutte contre le terrorisme domine l’agenda de toutes les diplomaties, la volonté de mettre au ban le Qatar se trouve renforcé par cette nouvelle accusation. Sur les 59 personnalités visées, plus d’une vingtaine sont soit de nationalité qatarie soit résident dans l’émirat. Pour ce qui est des institutions, sur la douzaine ciblée, cinq d’entre elles correspondent aux plus grandes ONG du Qatar telles que Qatar Charity ou Sheikh Eid al-Thani Charity Foundation. Ces organisations ont la particularité d'être actives dans les territoires frappés par la famine ou la guerre comme les camps de réfugiés Royingas au Bangladesh, la Somalie, la bande de Gaza ou les zones paupérisées d'Afrique sub-saharienne. Ces dernières années, elles se sont aussi particulièrement illustrées dans l'aide aux réfugiés syriens en Turquie, Jordanie et Liban. 

Qatar Turkey HoroAlors que le président turc s’est exprimé sur la crise pour la première fois en prenant position pour le Qatar, le parlement d’Ankara a voté un projet de loi autorisant l’envoie de militaires dans l’émirat.

Cette décision traduit une volonté de la Turquie de choyer l’un de ses alliés les plus importants au Moyen-Orient. En effet, ces dernières années, le partenariat bilatéral s’est considérablement renforcé tant au niveau de la coopération industrielle, énergétique, militaire que politique. Le volume des échanges commerciaux a décuplé en quelques années et signe de la bonne santé de cette relation, les deux chefs d’Etat se rendent visite plusieurs fois par an.

C’est donc presque naturellement que le président turc a exprimé une position allant dans le sens du Qatar dans la crise qui secoue la région du Golfe. Qualifiant les sanctions prises à l’encontre de Doha de « pas bonnes », Recep Tayeb Erdogan a ajouté : « en tant que Turquie, nous allons poursuivre et développer nos relations avec le Qatar, comme avec tous nos amis qui nous ont soutenus dans les moments les plus difficiles, notamment le putsch du 15 juillet ».

Ces militaires stationneront dans la base permanente turque que l’armée d’Ankara dispose sur le sol de l’émirat. La présence de cette base avait été actée lors de l’accord stratégique de défense signé entre l’émir Tamim ben Hamad al-Thani et Recep Tayeb Erdogan en décembre 2014. 150 soldats turcs y sont déjà stationnés.