11062017 qatar arabie saoudite afp mPlusieurs dizaines de personnes ont participé à un colloque organisé par le Centre des études arabes et de développement (Casd) sur la crise que connaît la région du Golfe depuis le 5 juin dernier. Ce centre propose depuis quelques années des débats et conférences sur des sujets d'actualité traitant du Moyen-Orient.

Sous le thème "Crise du Golfe et blocus du Qatar : Racines, contexte et répercussions", les participants ont dressé un panorama des différentes facettes de la crise. Devant un public nombreux et averti, la pluralité d'horizons des différents intervenants a constitué une vraie plus value dans l'objectif de donner au public des clés de compréhension sur un thème qui peut paraître compliqué à saisir pour le plus grand nombre.

2015 09 01T101910Z 673171172 LR2EB910SNNFE RTRMADP 3 EUROPE MIGRANTS 0C'est une histoire rocambolesque que rapporte la presse allemande. Des réfugiés syriens, irakiens, égyptiens et maghrébins ont été approchés dans la ville de Hambourg par deux hommes d'affaires égyptiens pour participer à une manifestation anti-Qatar. Mais la somme d'argent qui leur a été promise (100 euros par participant) n'ayant pas été honorée, les manifestants se sont alors retournés contre les initiateurs en scandant des mots d'ordre pro-Qatar.

Cette histoire donne une indication du niveau auquel peuvent se rabaisser certains acteurs pour défendre leurs intérêts. Profitant de la détresse des réfugiés nombreux en Allemagne et ne bénéficiant que de peu d'échos auprès de la diaspora arabe installée Outre-Rhin, deux hommes d'affaires égyptiens ont souhaité mobiliser une mini foule pour démontrer combien le Qatar était mal perçu au delà de la région du Golfe. Cette pratique de soudoyer des personnes fragiles ou paupérisées ou même des intellectuels ou agents d'influence pour défendre les intérêts des pays du blocus (Emirats arabes unis en tête) est de plus en plus utilisée dans les pays occidentaux.

En France notamment, plusieurs manifestations ont eu lieu ces dernières semaines devant l'ambassade du Qatar à Paris sous le même mode opératoire. Un récent colloque a également été organisé avec des participants qui avaient tous en commun d'avoir écrit des articles ou ouvrages contre le Qatar et dont l'organisateur n'était autre que Mezri Haddad. Cet ancien laudateur du régime autoritaire de Ben Ali qui s'est reconverti dans le lobbying en faveur d'Abou Dhabi demeure aujourd'hui très actif dans la campagne de Qatar-bashing auprès des élites parisiennes. Cette fixation sur le Qatar l'a aussi rapproché du Front National dont un récent ouvrage a révélé la connexion financière avec les dirigeants des Emirats arabes unis. Preuve de cette convergence, une vidéo montre même Mezri Haddad faire le baise-main à Marine Le Pen lors d'une réunion au printemps dernier destinée à améliorer l'entrisme du parti frontiste auprès des banlieues et de la communauté arabe de France. 

Sur l'opération avortée en Allemagne, des médias et militants sur les réseaux sociaux ont montré une séquence où l'on voit les manifestants mécontents piétiner les pancartes qui devaient initialement servir à rythmer la mobilisation contre la politique suivie par l'émir du Qatar. Visiblement échaudées par les promesses non tenues par les hommes d'affaires égyptiens qui avaient promis à un groupe de réfugiés la somme de 1000 euros à se répartir entre eux, les personnes concernées ont alors fait volte-face en proclamant des slogans en faveur du Qatar et de son gouvernement. Selon certains médias et militants, les autorités allemandes vont enquêter sur cette affaire de corruption qui visait à exploiter sans la moindre retenue la souffrance matérielle des réfugiés à des fins politiques.

1345110 full lndAlors que la crise entre le Qatar et les pays du Golfe a dépassé son 40e jour, le conflit se déplace sur le terrain sportif. Un article de la presse suisse fait état d'une volonté des quatre pays de faire pression sur la FIFA pour retirer au Qatar l'organisation de la Coupe du monde 2022.

C'est le site d'information suisse The Local qui rapporte l'information. D'après ses sources, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahrein et l'Egypte ont communément fait une demande auprès de l'organisation mère du football mondial afin de revenir sur sa décision prise à Zurich en décembre 2010 d'octroyer à l'émirat gazier le Mondial 2022. Cette requête aurait été introduite sur la base de l'article 85 du code de la FIFA qui permet pareille possibilité en cas d'urgence.

Qatar Tillerson 73442 99567Le prestigieux journal américain Washington Post révèle dans son édition du dimanche 16 juillet que le renseignement américain a confirmé que le piratage des sites informatiques qataris qui a eu lieu fin mai avait bien été orchestré par les Émirats arabes unis.

Cette information est centrale pour déterminer les causes d'un incident qui a été le prélude à la crise diplomatique que connaît la région du Golfe depuis le 5 juin.

0b4137ae5042315fa7ccb7891eb62ba1 ddba4Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian effectue du 14 au 16 juillet une tournée dans le Golfe. Ce déplacement le fera visiter le Koweït, le Qatar, les Emirats arabes unis ainsi que l'Arabie saoudite.

Cette visite est la première d'un ministre français dans la région depuis le début de la crise qui a commencé le 5 juin dernier. Dans la déclaration présentant cette mission, le Quai d'Orsay souhaite que le ministre "recueille les vues de ces pays et apporte la contribution de la France à la médiation engagée par le Koweït" qui reçoit le "plein soutien" du gouvernement français.

SAMY BEN ABDALLAH

Dans un entretien à la chaîne de télévision privée El Nahar diffusé le 12 juillet, l’ambassadeur d’Arabie Saoudite à Alger, Sami ben Abdallah Salah, a violemment pris à parti le Mouvement de la résistance islamique (Hamas) palestinien. Le qualifiant "d'organisation terroriste" qui met en place "des complots à partir des hôtels 5 étoiles au Qatar", les déclarations du diplomate ont suscité une vague d'indignation dans le pays.

L'Algérie est un des pays arabes qui s'est très tôt opposé à la vague de normalisation des relations avec Israël entamée en 1978 avec l'accord de paix entre Tel Aviv et Le Caire. Membre du "front du refus", le pays a maintenu cette politique de non reconnaissance de l'Etat hébreu qui fait, entre autres conséquences, que tous les ressortissants algériens sont interdits d'entrer en Israël et dans les territoires palestiniens. Cette politique a fait du peuple algérien un peuple qui a constamment soutenu le droit légitime pour le peuple palestinien de se défendre, fût-il par la lutte armée.