Frédéric Haziza et le Canard Enchaîné : la déchéance de la déontologie

jeudi, 18 février 2016 12:03

canardenchaine

Le 25 novembre 2015, le Canard Enchaîné publiait un article à charge visant ma personne. Intitulé « Un zélé propagandiste », le texte me faisait passer pour un thuriféraire du Qatar en soulignant que mes prises de position étaient dues aux deniers que je recevrais de l’émirat. Naturellement, l’article n’apportait aucune preuve de ces accusations mensongères.

Comme s’il fallait dissimuler l’identité de son auteur, l’article était non signé, un comble pour un journal qui a basé sa réputation sur la vérification scrupuleuse des faits. Ce n’était pas la seule entorse à la déontologie journalistique du papier incriminé.

L’analyse sur le fond était également lamentable. Dans une lettre adressée à la direction du journal, j’avais démontré point par point combien le fond du papier était frauduleux. Son auteur avait notamment fait porter à Libération et au Monde la responsabilité de propos que ces deux quotidiens n’avaient jamais tenus. Pour marquer leur indignation devant pareille imposture, des dizaines de lecteurs avaient envoyé des lettres de protestation en soulignant que la probité du journal avait grandement été écorchée. Sur Twitter, le hashtag « Le Canard Enfumé » était abondamment relayé pour dénoncer la bévue.

Dans la foulée de la lettre, j’ai envoyé un droit de réponse pour rétablir les faits dont une partie fut publiée quelques semaines plus tard. Le seul problème est que ce droit de réponse était inséré dans une phraséologie qui souhaitait, comme l’article précédent, nuire à ma personne. On prenait des propos que j’ai pu tenir sur le Qatar qui affirmaient que l’émirat faisait des efforts pour améliorer la situation des ouvriers mais… sans mentionner mes constantes critiques sur le fait que le pays était loin du compte. En somme, l’hebdomadaire satirique faisait amende honorable à moindre frais. Pour éviter un procès, il publiait une partie de mon droit de réponse mais dans une forme qui laissait suffisamment planer le doute sur moi. Ce qui est bizarre, c’est que le Canard ne rechigne pas dans d’autres affaires à publier le droit de réponse en entier. Un deux poids deux mesures qui ne le grandit pas. Il n’y a pas à dire, le Canard est encore puissant pour enfumer ses lecteurs.

Reste la principale énigme qui à ce jour n’a toujours pas été élucidée. Comment se fait-il que Frédéric Haziza dont je démontrais dans ma missive qu’il était à coups sûrs l’auteur de l’article calomnieux peut jusqu’à aujourd’hui faire partie de l’équipe du Canard ? Attaché à la probité de ses contributeurs et fondant son identité éditoriale sur la solidité de ses enquêtes, on peine à comprendre pourquoi le journal plombe sa notoriété en s’attachant les services d’un homme passé maître dans la falsification des faits. Comment le Canard peut-il encore employer celui qui avait menacé de « balafrer » un journaliste de Politis car ce dernier avait eu l’outrecuidance de dresser un portait de son engagement pro-israélien ? L’ironie du sort est que le Canard a publié un article mensonger me faisant passer pour un avocat stipendié du Qatar alors que l’auteur est un inconditionnel de la politique criminelle et illégale d’Israël… À moins de vouloir garder la réputation d’un Canard Enfumé, il serait grand temps pour lui de se réveiller. En commençant, par exemple, par faire signer les articles de ses contributeurs. Dans le cas contraire, il pourrait alors employer Mohamed Sifaoui qui, comme Frédéric Haziza, a fait du mensonge, de la diffamation et de la manipulation sa marque de fabrique. À toutes fins utiles, on rappellera à l’hebdomadaire satirique ce passage de la Charte du Syndicat national des journalistes adopté en mars 2011 : « la Charte tient l’accusation sans preuve, l’intention de nuire, l’altération des documents, le détournement d’images, le mensonge, la manipulation, la censure et l’autocensure, la non-vérification des faits pour les plus graves dérives professionnelles ». Réveille-toi cher Canard, il est encore temps. 

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