L’opération "Abou Ali" : un documentaire révèle les coulisses du putsch manqué contre le Qatar en 1996
C’est un documentaire qui dévoile l’envers du décor de la tentative de coup d’Etat mené contre la famille régnante du Qatar en 1996. Diffusée récemment par la chaîne al-Jazeera, cette enquête minutieuse présente un intérêt particulier à l’heure où la dynastie des al-Thani est de nouveau fortement contestée par ses voisins. Focus.
Il a fallu de longs mois au journaliste Thamer al-Misshal et à son équipe pour recouper les informations, témoignages inédits et documents confidentiels avant de finaliser ce documentaire qui a déjà fait couler beaucoup d’encre. Retransmise en deux parties de 50 minutes chacune respectivement les 4 et 11 mars, l’enquête diffusée dans le cadre du programme hebdomadaire intitulé « Ma khafiya a’dham » ("Ce qui est caché est pire") jette un regard nouveau sur un épisode qui a durablement marqué la scène du Golfe du milieu de la décennie 1990.
Le Qatar renforce ses relations avec Oman
Isolé par ses voisins immédiats, le Qatar cherche à renforcer ses relations avec les pays du Golfe qui n'ont pas rompu avec lui. Oman, qui a permis à Doha de contourner le blocus maritime par l'ouverture de ses ports, constitue l'un des alliés privilégiés de l'émirat gazier dans un contexte de crise régionale de plus en plus tendu.
Dimanche 28 janvier, le Qatar et Oman ont signé un mémorandum d'accord pour le développement des investissements et du commerce bilatéraux. Conclu à Mascate, cet accord porte notamment sur le secteur agricole et la coopération logistique et des infrastructures. Patronnant l'importante délégation de son pays, le ministre qatari des Municipalités Mohamed ben Abdallah al-Rumayhi a salué la bonne santé des "relations stratégiques" entre les deux Etats tandis que son homologue omanais de l'Agriculture, Fouad al-Sajwani a affirmé que les relations solides bilatérales s'inscrivent dans un partenariat multiforme qui fait converger les intérêts des deux parties.
Le Qatar pourrait acquérir le système antiaérien russe S-400
La crise du Golfe dope les possibilités de vente d'armes. Dernier exemple en date, l'interêt porté par le Qatar au système antiaérien russe S-400.
C'est une information qui, si elle venait à être concrétisée, réaménagerait le jeu d'alliances dans le Golfe. Dans les tuyaux depuis peu, plusieurs informations concordent pour affirmer que le Qatar opterait pour l'achat d'un système antiaérien de fabrication russe.
Manifestations à Paris, Londres et Washington contre la politique conduite par les Emirats arabes unis
Plusieurs rassemblements auront lieu samedi 27 janvier dans trois capitales occidentales devant les ambassades des Emirats arabes unis. Cette mobilisation portée par des acteurs de la société civile africaine vise à dénoncer le traitement inhumain et dégradant infligé aux ouvriers dans cet émirat richissime ainsi que le rôle trouble joué par Abou Dhabi dans les “filières d’esclaves” récemment découvertes en Libye.
Initiée par l'Association des étudiants sénégalais de France ainsi que par d'autres organisations de la société civile africaine comme l’Africa Culture International Human Rights (ACI), la mobilisation se tiendra à Paris au 2 boulevard de la Tour-Maubourg, tout près de l’ambassade des Emirats arabes unis. Soutenu par d’autres structures comme la Campagne internationale de boycott des Emirats arabes unis lancée il y a quelques mois, cet évènement a pour objectif de mettre en lumière le rôle néfaste joué par l’émirat pétrolier dans plusieurs domaines relatifs aux droits de l’homme.
Le Louvre d’Abou Dhabi expose une carte de la région du Golfe qui raye le Qatar
C’est un nouvel épisode montrant la prégnance de la crise qui oppose le Qatar à ses voisins. Inauguré il y a quelques semaines par le président français, le Louvre d’Abou Dhabi est au coeur d’une polémique suite à une information faisant état de l’exposition d’une carte de la région du Golfe non conforme à la réalité.
C’est une révélation faite par le chercheur américain Simon Henderson dans un article publié sur le site du think tank The Washington Institute for Near East Policy (Winep). Dans son analyse où il expose sa vision de la crise dans le Golfe, l’auteur note que les autorités des deux émirats rivaux font souffler le chaud et le froid.
Vive tension dans le ciel du Golfe
Lundi 15 janvier, les Emirats arabes unis ont affirmé qu'un de leurs avions civils avait été intercepté par des chasseurs qataris. Aussitôt démentie par le Qatar, cette affirmation tombe quelques jours à peine après l'annonce par Doha qu'un bombardier émirien avait violé son espace aérien.
La crise entre le Qatar et ses voisins s'enfonce. Lundi 15 janvier au matin, plusieurs journaux des pays du Golfe titraient sur l'annonce par l'autorité de l'aviation d'Abou Dhabi qu'une liaison aérienne à destination du Bahreïn avait été interceptée par des avions de chasse qataris. Suscitant d'intense remous sur les réseaux sociaux, cette information - si elle avait été avérée - aurait incontestablement fait grimper d'un cran le niveau de tension entre des pays qui se livrent une bataille médiatique et psychologique impitoyable.
Le blocus du Qatar « arbitraire et discriminatoire » selon un rapport de l’ONU
La crise entre les pays du Golfe est entrée dans son septième mois et il parait difficile d’espérer une amélioration de la conjoncture à court terme. Au delà de la dispute diplomatique, le niveau des atteintes aux droits de l’homme révélé au grand jour par un rapport onusien donne une indication de la profondeur du clivage entre les protagonistes.
Il s’agit de la première réaction publique issue d’un document détaillé rédigé par une institution onusienne au sujet de la crise dans le Golfe. Lundi 8 janvier, le Haut-Commissariat des droits de l’homme de l’ONU (HCDDH) a en effet remis son rapport d’enquête au Comité national des droits de l’homme du Qatar. Fruit d’une investigation réalisée entre le 17 et le 24 novembre au Qatar au cours de laquelle les fonctionnaires onusiens ont pu échanger avec plus de vingt organismes différents (tant gouvernementaux qu’appartenant à la société civile), le HCDDH en est arrivé à la conclusion que la décision prise par le Quartet (Arabie Saoudite, Emirats arabes unis, Bahreïn et Egypte) apparaît “disproportionnée”, “arbitraire” et même “discriminatoire”. Largement passé sous silence par les organisateurs du blocus et, a contrario, abondamment relayé dans la presse qatarie, ce rapport vient confirmer les conclusions déjà relevées par plusieurs ONG de défense des droits de l’homme.
Le prix du pétrole atteint son plus haut niveau depuis trois ans
Le prix du baril de pétrole a atteint mardi 9 janvier son plus haut niveau en trois ans en s'approchant de la barre des 70 dollars le baril. Cette nouvelle situation du secteur de l'or noir est de nature à rassurer les pays producteurs même si des risques existent de voir la production mondiale repartir à la hausse et provoquer un renversement du marché à court terme.
C'est l'information qui arrive comme un cadeau de la nouvelle année 2018 en faveur des pays pour qui la vente du pétrole et du gaz constituent des éléments essentiels de leur budget. Grâce à une hausse lente mais continue depuis des semaines, le pétrole vit à l'heure actuelle un schéma qu'il n'avait pas connu depuis décembre 2014. Mardi 9 janvier, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait ainsi exactement 68,52 dollars sur le marché de Londres.
En présence de Bertrand Besancenot, un important colloque sur la crise du Golfe s'est tenu à la Maison de l'Amérique latine
Un important colloque s'est déroulé à Paris mardi 28 novembre portant sur la crise dans la région du Golfe. Autour de deux tables rondes et devant une salle bondée, les intervenants ont débattu sur divers aspects d'un sujet qui domine aujourd'hui l'agenda du Moyen-Orient.
Organisé par le CEPS (Centre d'études et de prospective stratégique) ainsi que par le Club géopolitique, l'événement qui se tenait dans une salle de la prestigieuse Maison de l'Amérique latine présentait une belle allure. Ouvert par le directeur du CEPS, Loïc Tribot La Spiere qui a d'emblée rappelé l'esprit de convergence qui animait les organisateurs, le colloque prenait part alors que la crise dans le Golfe s'apprête à entrer dans son sixième mois.
Entretien avec Olivier Da Lage sur les tensions actuelles dans la région du Golfe
Olivier Da Lage est journaliste et rédacteur en chef à RFI. C'est aussi l'un des meilleurs spécialistes de la région du Golfe. En plus d'avoir séjourné dans cette contrée, il lui a consacré plusieurs ouvrages comme "Ces trente ans qui ébranlèrent le Golfe persique" (Éditions du Cygne, 2011) ou "Géopolitique de l'Arabie Saoudite" (Complexe, 2006). Pour bien saisir les enjeux qui traversent cette région en mouvement, nous vous conseillons de le suivre sur son compte Twitter : @odalage.
1) Quelle interprétation donnez-vous à la purge à laquelle nous assistons en Arabie Saoudite?
A l’évidence, on a assisté samedi à l’avant-dernier acte de la conquête du trône saoudien par Mohammed ben Salman (MBS). Ce jeune prince de 32 ans, fils aîné de la troisième épouse du roi Salman, était pratiquement inconnu jusqu’à la mort du roi Abdallah lorsqu’il n’était "que" le chef de cabinet de son père, gouverneur de Riyadh, puis vice-prince héritier, puis prince héritier. Une fonction cruciale puisque c’est MBS qui décidait qui pouvait voir son père, et quand.