Soutien à la campagne BDS
Depuis quelques années, cette campagne vole de succès en succès. Des nombreuses figures du paysage intellectuel mondial telles que l’archevêque sud-africain Desmond Tutu (ancien Prix Nobel de la paix) la soutiennent. En France, Stéphane Hessel, ancien résistant et déporté, a été l’un de ses meilleurs avocats. Sur le prospectus mis en ligne par Ies organisateurs à Doha, c’est d’ailleurs une citation du très réputé scientifique anglais Stephen Hawking qui est mis en exergue. « Boycott it’s what smart people do » autrement dit « boycotter, c’est ce que les personnes intelligentes font » semble en effet devenir le slogan de ralliement de tous ceux qui, aux quatre coins du monde, condamnent la violence et l’impunité de la politique israélienne.
Qatar-Israël : des relations très tendues
Cette initiative arrive alors que le torchon brûle entre Doha et Israël. Cette situation tranche avec celle qui prévalait à la fin des années 1990. A l’époque, le Qatar avait ouvert de timides relations commerciales avec l’Etat hébreu. A partir de la sanglante opération militaire israélienne à l’hiver 2008, ces liens ont été rompus. Depuis, le Qatar est devenu l’un des soutiens les plus en vus de la cause palestinienne au Moyen-Orient et la bête noire d’Israël. Le chef du bureau politique du Hamas, Khaled Mechaal, vit en exil à Doha depuis 2012 et la formation islamique a régulièrement soutenu l’émirat pour son constant soutien à la population de Gaza tant au niveau financier, médiatique que politique. Ces derniers jours, le Qatar a affrété des centaines de tonnes de ciment pour la reconstruction de 1000 logements détruits pendant le carnage de l’été dernier. Cette aide arrive dans le cadre de la promesse de débourser un milliard de dollars promise par l’émir en octobre dernier à l’occasion de de la conférence internationale pour la reconstruction de Gaza. Avec ce don, le Qatar était devenu le plus gros contributeur.
Nul doute que cet évènement va encore susciter l’ire des responsables israéliens. Ces derniers ont régulièrement dénoncé les responsables du Qatar pour leur soutien au « terrorisme », expression destinée à criminaliser toute forme de soutien à la résistance du peuple palestinien. Dans le Golfe, le Qatar est aujourd’hui l’Etat le plus en pointe dans la dénonciation de l’occupation israélienne. D’autres pays de la région semblent au contraire avoir optés pour une politique de proximité avec Tel Aviv. Il y a peu de temps, une « fuite » du Nouvel Observateur annonçait l’installation prochaine d’une ambassade israélienne dans la région du Golfe. L’hebdomadaire français affirmait qu’elle serait fixée à Abou Dhabi, capitale des Emirats arabes unis.