Présenté jeudi 26 janvier à Berlin, le bilan annuel de l'ONG allemande fondée en 1993 met en évidence que l'augmentation des populismes dans plusieurs pays du monde n'a pas été de nature à améliorer la transparence dans leur gouvernance. Cette situation traduit une persistance du fléau de la corruption qui est jugée "sévère" dans les deux tiers des pays étudiés.
En ce qui concerne les pays du Golfe, la palme revient en 2016 aux Emirats arabes unis. Classé 24e, le pays cumule 64 points sur un total de 100 et se place juste derrière la France, les îles Bahamas et le Chili. Néanmoins, le pays régresse notablement car la baisse par rapport aux deux années précédentes est de 6 points. La raison est certainement due au fait que Dubaï représente une place tournante du commerce régional et que les trafics et contrebandes, attirés par le boom économique, s'y développent. Pendant longtemps, la ville-Etat a même constitué la base arrière d'un commerce informel avec l'Iran et cette habitude d'abriter des activités semi-clandestines durent dans le temps et abîme sa réputation.
De son côté, le Qatar est aussi sur la mauvaise pente puisque l'émirat dégringole de dix points et enregistre même la chute la plus brutale en une année (de 71 à 61 points). Les polémiques autour des accusations de corruption sur l'attribution du Mondial d'athlétisme en 2019 ainsi que celles qui persistent sur l'organisation du Mondial de football ont pesé sur sa notation. Cependant, le pays demeure à une honorable 31e place, bien devant certains pays de l'Union européenne ou de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) comme l'Espagne, la Slovénie, la Corée du Sud ou la République tchèque.
Pour les autres pays de la région, l'Arabie Saoudite, Oman et Bahreïn se suivent respectivement à la 62e, 64e et 70e place. Ces autres pays du Conseil de coopération du Golfe ont également vu leur situation se dégrader. Quant au Koweït, il clôt la marche à la 75e place et paie certainement le coût de la fermeture de sa vie politique symbolisée par les tensions entre l'opposition et le gouvernement qui a eu pour incidence une nouvelle dissolution de l'assemblée en octobre dernier.