Le blocus dénoncé
« Nous encourageons le Qatar à poursuivre ces réformes et nous nous félicitons de l'accord de partenariat signé entre le ministère du Travail et des Affaires sociales et l'Organisation internationale du Travail (OIT) », a-t-il encore ajouté.
En outre, il a indiqué que sa visite dans l’émirat lui avait permis « d'écouter directement les victimes du blocus et les témoignages des personnes touchées ». Antonio Panzeri en a profité pour souligner que la politique du blocus imposée au Qatar, quelles qu'en soient les causes et les formes, a des effets négatifs sur la population civile et affecte leurs droits fondamentaux.
Parmi les plus impactés se trouvent le cas de centaines de familles séparées de force puisque dès le début de la crise, les pays du « Quartet » ont donné un ultimatum à leurs milliers de ressortissants basés au Qatar de quitter le pays. Sous peine de poursuites judiciaires, certains ont dû précipitamment abandonner leur emploi, leur commerce ainsi que leur famille puisque nombre d'entre-deux sont des couples binationaux. Les répercussions de cet embargo, tant sur le plan humain et matériel, sont régulièrement dénoncées par les organisations de défense des droits de l’Homme tels Human Rights Watch et Amnesty international.
Selon le responsable européen, il est nécessaire de rendre visible ces séquelles nuisibles à l'opinion publique. Il a aussi annoncé qu'il transmettrait les conclusions de sa visite à Doha au Parlement européen, ajoutant que les conséquences du blocus y seront discutées.
Le travail du Comité des droits de l’Homme du Qatar salué
Monsieur Panzeri a, par ailleurs, salué les échanges entretenus avec les responsables du Comité national des droits de l'Homme (National Human Rights committee - NHRC). Il a également souligné la note « A » du Comité décernée par les Nations Unies, ce qui reflète l'importance de son rôle, de sa crédibilité et de son expertise en matière de défense des droits humains. Il a aussi pris part à des discussions avec les représentants des différentes structures organisatrices de la Coupe du monde 2022 et des représentants de plusieurs communautés vivant au Qatar, décrivant toutes ces réunions comme « importantes, utiles et positives ».
Afin d'approfondir la coopération entre le Comité national des droits de l'Homme et le Parlement européen, Monsieur Panzeri a déclaré que les deux parties ont convenu d'un accord consultatif permettant l'échange d'informations et d'utilisation des données qui servira leurs intérêts réciproques.
Omra et Hadj
À cet égard, une audition conjointe se tiendra très prochainement au Parlement européen afin de discuter de diverses questions liées à la situation des droits de l’Homme. Cette initiative sera l’occasion de donner à la commission une voix plus forte au sein du Parlement européen. Afin de donner une plus grande visibilité à l’évolution de la protection des droits humains dans l’émirat, une délégation du Groupe d'amitié qatari-européenne au Parlement Européen se rendra prochainement à Doha.
Antonio Panzeri a souligné que les droits de l'Homme étaient une question centrale touchant à tous les domaines de la vie et que tout le monde y avait droit sans exception. En réponse à une question à ce sujet lors de la conférence de presse, il a affirmé que « le droit d'accomplir la Omra et le Hajj est un droit fondamental et que les victimes peuvent pleinement le revendiquer »
Le Qatar, bon élève du Golfe en matière de promotion des droits humains
Monsieur Panzeri s'est aussi félicité de la signature par l’émirat de plusieurs conventions internationales relatives à la protection et à la promotion des droits de l'Homme comme en témoigne la récente ouverture d’un bureau de l’Organisation internationale du travail (OIT) à Doha salué par de nombreux acteurs du domaine.