L'élection à l'UNESCO, un rendez-vous raté avec l'histoire (tribune sur le site de Middle East Eye)
Le récent scrutin pour la désignation du nouveau directeur général de l’UNESCO n’a pas fait qu’étaler la profondeur du clivage interarabe. Avec le choix d’une diplomate française, l’idée d’une forme de monopole des hautes fonctions internationales d'une certaine élite sort renforcée.
À ceux qui appelaient de leurs voeux une réforme des grandes institutions internationales, la nouvelle élection à la direction de l’UNESCO n’offre malheureusement pas un motif de satisfaction. Marginalisé depuis des décennies, le monde arabe attendait en effet son tour et, dans les couloirs de l’organisation, le sentiment général était qu’après le double mandat de la Bulgare Irina Bokova, le poste ne pouvait revenir, pour un troisième mandat, à un représentant du continent européen.
Comment les pays du blocus ont empêché un candidat du monde arabe d'être élu à la tête de l'UNESCO
L'élection à la tête de l'Unesco s'est finalement conclue par une victoire de la Française Audrey Azoulay. Malgré la satisfaction de voir une femme désignée une nouvelle fois à la tête de l'organisation, ce scrutin a surtout illustré les dysfonctionnements d'un ordre international dont le renouvellement fait désormais figure d'urgence.
Au départ, ils étaient huit. Du Guatemala au Viêt-Nam en passant par la Chine et le Liban, huit pays avaient comme rêve de voir leur représentant occuper le poste tant convoité de directeur général de l'Unesco. Néanmoins, si certains savaient que leur démarche n'avait aucune chance d'aboutir, l'inverse était bien réel pour les prétendants des pays arabes. Car selon la coutume de la "rotation géographique", la fonction de patron de l'institution sise place de Fontenoy dans le VIIe arrondissement à Paris devait cette fois-ci échoir, pour la première fois depuis 1945, à un diplomate du Machrek.
Quelles chances pour le Qatari Hamad al-Kuwari dans la course à la tête de l’UNESCO ?
L'UNESCO vit un tournant crucial. L'organisation onusienne est en passe de désigner un nouveau directeur général. Le Conseil exécutif qui se réunit du 4 au 18 octobre a la lourde tâche de choisir le successeur de la Bulgare Irina Bokova dans un contexte marqué par une forte rivalité entre les différents prétendants. Revue des forces en présence.
Fondée en novembre 1945 à la suite de la Seconde Guerre mondiale, l'organisation des Nations unies pour l’Éducation, la Science et la Culture vit un moment d’effervescence avec la phase finale de désignation de son onzième directeur général. Huit candidats sont actuellement en lice mais tout porte à croire que le poste tant convoité devra échoir cette fois-ci à un représentant du monde arabe.
L'Algérie, le Maroc, la Turquie, le Qatar et 18 autres pays adoptent une résolution à l’UNESCO condamnant l’occupation israélienne de Jérusalem
Pour la troisième fois en un an, l’agence onusienne publie un document officiel où elle condamne les agissements de l’Etat hébreu dans la ville sainte. Cette décision a suscité le courroux du gouvernement israélien qui a promis de réduire son financement à l’ONU.
L’Unesco a adopté mardi 3 mai une résolution rejetant la souveraineté israélienne sur une partie de la ville de Jérusalem. C’est la troisième fois en l’espace d’une année que l’agence des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture se prononce en ce sens et réaffirme une disposition du droit international qui ne reconnaît pas l’occupation par Israël des territoires conquis par la force lors de la guerre de 1967. Le texte rappelle notamment « que toutes les mesures (...) prises par Israël, une puissance occupante, qui ont altéré ou visent à altérer le statut de la Ville sainte de Jérusalem sont nulles et non advenues et doivent être annulées. »