Une longévité exceptionnelle qui force le respect mais qui suscite chez certains observateurs des interrogations quant à la pertinence du recrutement de l’icône mondiale. Si la réflexion sur l’opportunité de prendre un joueur en fin de carrière est légitime, le risque pris par le président Nasser El Khelaifi est en réalité peu élevé. Au contraire, la signature de l’homme aux vingt trois trophées peut se révéler in fine être une très bonne pioche pour l’effectif parisien.
Pour s’offrir les services du nonuple vainqueur du calcio avec la Juve, et respecter les règles du fair-play financier européen, le PSG n’a pas déboursé la moindre indemnité de transfert puisque le Toscan a débarqué libre de tout contrat. L’impact budgétaire d’une telle recrue avec un salaire annuel estimé à un peu plus de 4 millions d’euros, soit l’équivalent de celui perçu à Turin, n’aura par conséquent que peu d’incidences sur les finances du club.
Si le risque pécuniaire est limité, le pari sportif peut en revanche s’avérer payant. En effet, on imagine mal l’ex-capitaine des Bianconeri tenter le challenge sans avoir la conviction qu’il peut parfaitement remplir le job. Bien que sur le déclin, le recordman de sélections avec la Squadra Azurra (176 capes) reste une valeur sûre à l’argus des gardiens de but. S’il a été moins en réussite la saison dernière avec la Vieille Dame, il n’en demeure pas moins un véritable compétiteur qui n’a rien perdu de ses qualités techniques, de sa discipline de fer et de son mental à toutes épreuves.
Au centre d’entrainement Oreedoo de Saint Germain en Laye, Gianluigi Buffon sera un exemple à observer et à suivre pour ses jeunes coéquipiers. Au quotidien, Alfonse Aréola ou à Kevin Trapp auront l’opportunité de côtoyer et de copier un très grand professionnel. D’ intégrer tous ces petits détails qui font grandir. Figure admirée et respectée, le natif de Carrara pourra, par ailleurs, compenser le départ en retraite de Thiago Motta. Il remplira ainsi un rôle de cadre au sein d’un vestiaire qui manque encore de caractère et de maturité. L’élimination sans relief en huitième de finale de ligue des champions, face au Real Madrid, vient rappeler une fois de plus que la maitrise des émotions, dans les matchs à forts enjeux symbolique et médiatique, est une des clés fondamentales pour permettre aux coéquipiers de Neymar de franchir un cap dans leur quête du graal européen.
En signant une fois de plus une star du football, le Paris Saint Germain version qatarie perpétue une tradition débutée en 2012 avec la venue de Zlatan Ibrahimovic. Nonobstant les éliminations prématurées en C1 depuis deux ans, le club de la capitale, avec les arrivées de Neymar et de Mbappé la saison passée, confirme sa capacité à attirer des personnalités du ballon rond. En engageant le plus grand gardien de ses vingt dernières années, et sans doute l’un des meilleurs de tous les temps, Paris démontre que son projet sportif dispose d’un fort pouvoir d’attractivité.
Hors hexagone, la signature du géant italien devrait renforcer la dimension internationale des Rouge et Bleu, en élargissant sa base de fans et en se rapprochant de l’objectif final d’entrer dans le gotha des dix plus grandes marques de sport au monde. Si l’année optionnelle prévue dans le contrat du joueur n’est pas levée en juin prochain, rien n’interdira au club de proposer au charismatique portier un titre d’ambassadeur.Un rôle qui lui irait à n’en pas douter comme un gant.
En résumé, il se peut que Nasser El Khelaifi ait fait coup triple avec Gigi Buffon : une expérience sportive utile au plus haut niveau, une personnalité écoutée dans le vestiaire et une valeur ajoutée à l’international pour la marque PSG.