C’est en 2006 que j’ai commencé à pratiquer cette nouvelle forme de football. Avant cela, j’ai joué en tant que stagiaire-professionnel dans les clubs d’Auxerre et de Troyes où j’ai pu côtoyer la génération Cissé, Rothen, Saïfi. De fil en aiguille, à force de présentations et de shows dans divers endroits, j’ai commencé à me faire connaître. Les titres se sont enchaînés : après le championnat du monde en 2008 au Brésil et en 2010 à Dubaï, j’ai été trois fois couronné champion de France, de 2009 à 2012.
Par la suite, les choses se sont rapidement succédé et j’ai été le premier athlète « freestyle-football » à être sponsorisé par Redbull. L’idée de faire connaître cette discipline a alors germé, avec en plus, une volonté de la crédibiliser. Mon objectif était de ne pas cantonner le freestyle à un spectacle voire à une image « clownesque ». Du coup, j’ai affronté de grands footballeurs comme Zidane ou Neymar dont les vidéos ont fait le tour du monde. Pour finir ma présentation, je suis le président de « France Freestyle Ball » et je suis entrain de populariser une marque qui s’appelle « Urban Ball ».
2) Vous êtes aujourd’hui au Qatar pour participer à la 3e édition du « Doha Goals ». Vous connaissez bien ce pays car vous vous y rendez régulièrement, notamment lors de l’évènement organisé en janvier dernier par l’Elite 5 Soccer. Que pensez-vous du « Doha Goals » et de son ambition d’émerger comme l’un des moments forts du calendrier sportif mondial ?
C’est, je crois, la dixième fois que je viens au Qatar. Je m'y rends régulièrement car il y a de très nombreux évènements sportifs. J’ai déjà fait des présentations lors du Qatar Motor Show, pour un évènement lié au Beach soccer, lors de la Coupe de l’émir ou à l’invitation de l’Elite 5 soccer (comme vous l’avez souligné) en janvier dernier. La première fois que j’ai mis les pieds à Doha, c’était en 2007 pour l’« Emir cup » où j’ai fait deux show, un avant le match et l’autre à la mi-temps.
Cette année, c’est la première fois que je viens en tant que conférencier et non seulement en tant que « freestyler ». Cette invitation me donne plus d’envergure. Ici, on analyse le parcours et le message que je veux véhiculer et pas seulement ma performance. C’est très important pour moi car je ne veux pas cantonner mes contributions au seul registre de la « présentation » sous forme de show. J’ai par exemple participé à un atelier de travail avec plus de 400 étudiants venant du monde entier. J’ai accordé plusieurs entretiens, j’ai eu la joie de manger à la table des personnalités, notamment aux côtés de Richard Attias (le fondateur de l’évènement) ou de l’ancien sprinter Ato Boldon. Tout ça concourt à établir la discipline du freestyle comme un véritable sport à part entière ce qui permet de renforcer le football dans son ensemble. La nouveauté pour moi, ici à Doha, c’est d’avoir pu donner davantage de crédibilité à mon sport favori et d’avoir pu nouer des contacts et pourquoi pas des partenariats avec d’autres acteurs : entreprises, politiques ou médias.
3) Qu’est-ce que vous pensez de la « diplomatie sportive » que tente de mettre en place le Qatar depuis quelques années? Quel regard portez-vous sur elle?
J’apprécie beaucoup l’opportunité de donner à des personnes issues de milieux différents la possibilité de s’exprimer et de s'interconnecter. Ces derniers jours, on a pu ainsi mettre en lumière le parcours, l’excellence et l’innovation que l’on pouvait déceler chez plusieurs sportifs et plusieurs disciplines. Je trouve que ce qui est important au Qatar, c'est cet espace d’interconnexions qu’il permet de mettre en valeur car le sport, au delà de sa dimension physique, reste un formidable moyen de promotion sociale et de rapprochement des individus. A Doha, je croise souvent des sportifs qui sont très accessibles, ce qui permet d’échanger, de partager et d’être autant une force de propositions qu’un acteur à l’écoute de ce qui se fait de mieux dans l'univers du sport.
De plus, j'observe que le Qatar table sur l’ensemble des sports et pas uniquement sur le football. Cette ambition de couvrir et de soutenir l’ensemble du tissu sportif est rare et il faut la souligner. Enfin, on est est ici dans un espace où l’on peut mutuellement s’inspirer et s’enrichir des expériences des uns et des autres et ça, c’est quelque chose que j’apprécie.