Les participants ont examiné les priorités et les défis du travail humanitaire d'urgence liés notamment à l’accès à l'eau, à l’assainissement des zones urbaines et rurales, aux maladies infectieuses et à l'autonomisation économique des régions sinistrées par les affrontements. Selon un rapport de la commission européenne, la situation est proche de la catastrophe puisque plus de 19 millions de personnes (sur une population de 26 millions) n’ont pas accès à l’eau potable et à l’assainissement. Cette situation s'est aggravée par le fait que les belligérants instrumentalisent sciemment les pénuries pour avancer leurs positions.
Récemment, un rapport d’Amnesty International a accusé les forces chiites houthies de bloquer délibérément l’aide humanitaire. « Le groupe armé houthi et les forces qui lui sont alliées mettent en danger les vies de milliers de civils à Taëz, ville située dans le sud du Yémen, en bloquant depuis trois mois l’acheminement de fournitures médicales essentielles et de produits alimentaires. » a ainsi affirmé l'ONG. En procédant à un tel blocage, le groupe armé « aggrave la situation déjà très difficile des habitants de Taëz et bafoue le droit international de manière flagrante », ajoute encore l’organisation. L'intervention militaire de la coalition menée par l'Arabie saoudite ainsi que de ses milices supplétives sur le terrain n'ont fait que dégrader les conditions de vie de la population civile.
Les participants ont également discuté de l'importance d'une intervention globale à l’endroit des civils dans le cadre des programmes d'aide humanitaire. Ils ont également formulé des pistes d'actions concrètes pour renforcer la coordination entre les communautés locales et les organisations internationales. De plus, cette conférence a permis de récolter 220 millions de dollars de promesses de dons pour financer l'aide qui doit être amenée au plus près des nécessiteux. Qatar Charity (QC) et l'Organisation islamique internationale de bienfaisance basée au Koweït ont chacune promis plus de 100 millions de dollars étalés sur trois ans, selon un communiqué des organisateurs. Le Croissant-Rouge qatari s'est également engagé à hauteur de 10 millions de dollars.
Le Yémen est en proie à de violents combats entre milices houthies appuyées par une partie de l’armée restée fidèle à l’ancien président yéménite, Ali Abdallah Saleh, et d'autres sections de l’armée qui soutiennent l’actuel président Abd Rabbou Mansour Hadi. Les bastions de ce dernier sont essentiellement situés autour de Aden, la deuxième ville du pays située dans le sud.