Bataille de l'information
Suite aux événements dramatiques survenus à Jérusalem-Est ces derniers jours, Al Jazeera a en effet suscité la colère du gouvernement israélien. Dominé par l'extrême droite, ce dernier estime que la chaîne basée à Doha a adopté une tonalité partisafne dans la couverture de la "crise des portiques". Depuis le milieu du mois de juillet, la ville trois fois sainte est en effet le théâtre de durs affrontements opposant les policiers israéliens à des milliers de manifestants Palestiniens.
Au cours de ces derniers jours, Al Jazeera a largement couvert et donné de l'écho aux revendications légitimes des Palestiniens qui exigeaient le retrait des portiques électroniques dont l'utilité sécuritaire a même été mise en doute par certains services israéliens (dont le Shin Bet). La chaîne a également mis en lumière la brutalité des forces de l'ordre qui, au cours de rassemblements pacifiques palestiniens, faisaient un usage disproportionné de la force.
Les images montrant des policiers frappant des fidèles en prière ont en effet fait le tour du monde. Conscient que son pays perdait la guerre de l'information, et que cette défaite était en grande partie due aux images diffusées par la chaîne, Benyamin Netanyahou a donc décidé d'impulser un changement de la législation israélienne pour fermer le bureau de la chaîne à Jérusalem.
Une tentative de censure supplémentaire
Cette exigence avait déjà été exprimée par les colons les plus durs de Cisjordanie. Ces derniers s'étaient dernièrement massés devant le bureau du média qatari pour exiger sa fermeture. Si cette décision était adoptée, elle viendrait s'ajouter à la campagne de censure dont est victime le groupe audiovisuel par les pays du blocus. Cette concomitance est d'ailleurs révélatrice de la convergence entre un nouvel axe alliant Israël à des pays arabes, en particulier les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite.