Dans la foulée, d’autres mémorandums ont été signés, comme l’attribution d’un quota de près de 4 milliards d’euros au Qatar pour investir directement en yuans sur les marchés de capitaux chinois. La banque centrale de Chine s’est félicitée de cette nouvelle forme de coopération entre entreprises et institutions financières des deux pays dont la particularité est qu’elle s’effectuera en devises chinoises. Pour les banquiers de Pékin, cette stratégie a pour avantage de « doper les échanges commerciaux bilatéraux et de faciliter les investissements ».
La visite de l’émir s’insère, au-delà de sa nature bilatérale, dans un cadre plus large. Engagé dans une concurrence larvée avec les États-Unis, la Chine cherche à disputer à Washington la place de première puissance économique mondiale. Vecteur de cette ambition, la monnaie chinoise souhaite faire progressivement pièce au dollar et ce n’est donc pas un hasard si Doha et Pékin ont libellé tous leurs accords en prenant soin d’écarter la devise américaine. C’est aussi dans cette logique qu’il faut replacer le projet inspiré par Pékin d’une Banque asiatique d’investissements dans les infrastructures (AIIB). Fin octobre, le Qatar faisait partie des 21 pays signataires du protocole d’accord visant l’installation de cette nouvelle banque régionale dont l’objectif est de supplanter la Banque asiatique de développement dominée par le tandem Japon/États-Unis.