Entretien avec François Burgat, directeur de recherches au CNRS
1/ Les frappes de la coalition conduites par les Etats-Unis ont-elles une chance d’éradiquer la présence de l'organisation jihadiste “EI” en Irak et en Syrie ?
Personne n’y croit vraiment. La portée de frappes aériennes sur un “ennemi” implanté notamment dans une ville de plus de deux millions d’habitants est déjà en train de montrer ses limites. Les cibles feraient même, semble-t-il, défaut aux Rafales français. La lutte va se jouer ailleurs. L’entrée en guerre de la Turquie apporte une dimension nouvelle relativement importante. Car, hormis les Turcs, seuls des combattants kurdes irakiens (peu désireux semble-t-il de faire plus que d’assurer la défense de leur territoire et certainement pas de conquérir le “sunnistan” arabe irakien) ou alors des chiites, irakiens ou même iraniens, sont susceptibles de contrer militairement l’EI sur le terrain.
Entretien avec Jamal Abdullah, Docteur en droit des relations internationales, spécialiste des affaires du Golfe et de la politique étrangère du Qatar
1 / Comment interprétez-vous le récent départ de plusieurs figures des Frères musulmans de Doha? Est-ce l'amorce d'un divorce profond entre la confrérie et le Qatar ou une manœuvre de l'émirat pour soulager la pression qui pèse sur lui?
Il y a deux interprétations. La première est liée à l’hypothèse qui concerne le départ volontaire de ces personnes qui sont de hauts cadres de la confrérie des Frères musulmans.En revanche, nous avons toujours l’hypothèse de leur départ suite à une demande formelle ou informelle de la part des autorités qataries.
Le Qatar, les Frères musulmans et l’État islamique
La décision du Qatar de demander à plusieurs dirigeants des Frères musulmans de quitter son territoire marque une évolution de la politique de Doha. L’émirat cherche à aplanir les tensions avec l’Arabie saoudite, au moment où l’État islamique menace tous les États du Golfe. Dans le même temps, le Qatar récuse les accusations portées contre lui d’aider les groupes djihadistes.
C’est une décision qui interroge sur un éventuel basculement de la diplomatie du Qatar : samedi 13 septembre, sept cadres de l’organisation des Frères musulmans ont été invités à quitter l’émirat.
Pourquoi sept membres des Frères musulmans quittent-ils le Qatar?
Sept membres influents de l’organisation des Frères musulmans égyptiens ont été priés de quitter le Qatar. Cette annonce arrive dans un contexte de crise politique qui redistribue les cartes dans la région du Moyen-Orient.
L’information a été divulguée par Amrou Darrag, membre influent de la confrérie et ancien ministre de la Coopération internationale à l’époque de la présidence de Mohamed Morsi.
Entretien avec Marwan Muhammad, auteur et statisticien, ancien porte-parole du CCIF (Collectif contre l'islamophobie en France).
1/Vous avez récemment posté un billet sur votre page Facebook démontrant que les postures de certains tenants du "Qatar-bashing" sont, à bien les analyser, motivées par leur rejet de tout ce qui se rapporte à la sphère islamique.
L'analyse des discours de la majorité des agresseurs et discriminants islamophobes montre que leurs constructions, idéologique et émotionnelle, sont souvent très basiques. On y voit plusieurs éléments récurrents :
Le Qatar et l’Afrique de l’Est : des relations renforcées
L'émirat semble vouloir diversifier ses points de chute en matière d'investissement. Ses terres de prédilection visent désormais une partie du continent africain et se concentrent sur la coopération économique, immobilière, agricole et touristique.
Al Jazeera évoque "l'affaire BarakaCity"
Le site de la chaîne qatarie Al Jazeera vient de consacrer un article sur « l’affaire BarakaCity ». Il affirme avoir réalisé un entretien avec le fondateur de l’ONG qui a récemment été au cœur d’une polémique.
Rappel des faits
Le 19 août dernier, l’association « BarakaCity » située à Evry dans l’Essonne (91) annonce avoir fait l’objet « d’une fermeture arbitraire » de ses comptes auprès de deux banques, la Société Générale et l’établissement CIC.
Le Qatar : un retour de « la diplomatie de la médiation? »
Un cessez-le-feu « illimité » vient d’être signé à Gaza. Après cinquante jours de bombardements, les armes se sont tues après un épisode particulièrement sanglant du côté palestinien. Salué par toutes les factions palestiniennes comme une « victoire », cet accord a été paraphé grâce aux efforts diplomatiques de deux Etats qui ont joué un rôle central dans les tractations de ces dernières semaines : l’Egypte et le Qatar.
Pourquoi le torchon brûle entre le Qatar et Israël?
La tension est au plus haut entre Tel Aviv et Doha. Depuis quelques semaines, l’Etat hébreu mène une offensive diplomatique destinée à dénigrer l’image du Qatar en présentant l’émirat comme un « soutien au terrorisme ».
Le journal arabophone qatari « Al Sharq » en a fait sa Une mardi 19 août : « Une campagne venant d’Israël lancée pour dénigrer l’image du Qatar ».
Evaluer les enjeux économiques du Mondial 2022 : les enseignements du rapport de la Qatar National Bank (QNB)
Le Qatar doit bien évaluer les retombées économiques de la tenue d'un grand événement sportif comme la Coupe du monde. C’est ce que révèle une étude de la plus grande banque de l’émirat.
Il reste encore huit années avant le moment fatidique mais les autorités qataries veulent mettre en place le cadre le plus propice à l’accueil de l’évènement. Dans une perspective de prise en considération des expériences précédentes, la Qatar national bank (QNB) a rendu un rapport dans lequel elle met en évidence les différents scénarios à l’oeuvre pour l’émirat et ce, en se basant sur les retombées économiques du Mondial au Brésil.