Deux jours après la réunion des ministres des Affaires étrangères du quartet au Caire au terme de laquelle l'Egypte, les Emirats arabes unis, Bahrein et l'Arabie Saoudite ont regretté que le Qatar n'était pas disposé à revoir sa copie, un autre communiqué, encore plus offensif, est venu alourdir le climat régional. Les pays du blocus envisagent désormais d'autres mesures de rétorsion sans que l'on sache avec exactitude la nature et l'ampleur de celles-ci. D'après certains observateurs, il pourrait s'agir d'une suspension du Qatar de sa qualité de membre du CCG même si cette mesure, symboliquement forte, risque de se heurter au refus du Koweit et d'Oman.
Cette annonce arrive quelques heures après que l'administration américaine ait exprimé ses craintes de voir la crise perdurer étant donné "l'impasse" dans laquelle elle est désormais confinée. Pessimiste, le département d'Etat pense même que cette crise qui pourra s'étaler sur "des mois" risque de gagner en intensité avec le temps.
Au niveau économique, cette situation ne présage rien de bon pour l'ensemble des protagonistes. Du côté qatari, le ministre des Affaires étrangères Mohamed ben Abderahmane al-Thani, a affirmé lors d'un déplacement à Londres que le coût des importations des denrées alimentaires avait décuplé et que son gouvernement prenait en charge cette forte hausse afin de ne pas léser les consommateurs. Face à ce climat géopolitique incertain, l'agence Moody's a dégradé la note du Qatar la faisant passer de "stable" à "négative". Quant aux cercles économiques saoudiens, certains s'alarment en sous-main que cet embargo ne sert pas leurs intérêts et que le marché qatari fort de 3 millions de consommateurs et disposant d'une forte croissance économique est en train de leur échapper. Au plus grand bénéfice des opérateurs turcs et iraniens.