Comment Marine Le Pen fait le jeu d'Abou Dhabi grâce à un député égyptien?
Mardi 22 mai, Marine Le Pen a déroulé le tapis rouge à un obscur député égyptien. Derrière la volonté de dénoncer « l’islamisme radical », la main d’Abou Dhabi dont l’alliance avec le FN s’accélère.
Il s’appelle Abderrahim Ali et il commence à faire parler de lui dans les élites parisiennes. Mais si beaucoup restent méfiants et distants envers un homme dont la fidélité au régime putschiste du Caire ne fait aucun doute, sa présence mardi 22 mai dans un salon de l’Assemblée nationale reflète au grand jour la tentative des Emirats arabes unis d’en faire un agent d’influence auprès de l’opinion française. Quitte parfois à nouer des alliances plus que douteuses.
Simulacre d'élections en Égypte : du triomphe de l’autoritarisme à l’entretien du terrorisme ?
Sans surprise, l’élection présidentielle en Égypte a donné une large victoire au maréchal al-Sissi qui se voit reconduit pour un second mandat. Adoubé par l’Occident, ce simulacre de scrutin ne doit pas faire oublier que le pays s’enfonce dans un avenir des plus incertains.
Il est loin le temps où l’Égypte vivait une période révolutionnaire qui mettait à bas la dictature de Moubarak vieille de trente ans. Il est loin le temps où, en ces journées de janvier/février 2011, le peuple du Caire descendait dans les rues clamer son ras-le-bol de l’autoritarisme et son désir d’écrire une nouvelle page faite d’ouverture démocratique et d’embellie économique.
En présence du député Sébastien Nadot, un colloque sur le Yémen appelle à une commission d’enquête parlementaire sur les ventes d’armes de la France à l’Arabie et aux Emirats
Le colloque sur le Yémen organisé mardi 27 mars à la mairie du IIe arrondissement de Paris a été fort utile. Apportant des éclairages sur les différentes facettes du conflit, l’événement a rassemblé universitaires, journalistes, acteurs humanitaires ainsi qu'un parlementaire.
À l’occasion du troisième anniversaire de la guerre au Yémen, le site Orient XXI a organisé en partenariat avec l’Alliance internationale pour la défense des droits et libertés (AIDL) et l’ONG Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT) une importante rencontre faisant le point sur un conflit qui a plongé dans le chaos le pays le plus pauvre de la péninsule arabique. Pendant plus de trois heures, une dizaine d’orateurs se sont succédés sur trois tables rondes devant un public nombreux.
Crise du Golfe : un début de détente par le football?
Fait rarissime depuis le début de la crise du Golfe apparue en juin dernier, une équipe du Qatar a pu effectuer le voyage aux Émirats arabes unis pour disputer un match de football. Jusque-là, les relations entre les deux voisins étaient marquées par une confrontation qui ne faisait que grandir. La détente entre les pays du Golfe passerait-elle par le sport ?
Sans aller jusqu'à comparer l'événement au soudain rapprochement des deux Corée suscité par les Jeux olympiques d'hiver, la rencontre qui a vu le club émirien d'al-Jazira affronter l'équipe qatarie d'al-Gharafa est une première depuis l'éclatement de la crise du blocus il y a de cela huit mois. En ouverture de la phase de poule comptant pour la Ligue des champions d'Asie, les deux clubs se sont affrontés au sein du stade Mohamed ben Zayed d'Abou-Dhabi devant près de 5 000 personnes. Sans accroc et dans une ambiance plutôt sereine, la rencontre qui s'est conclue par une victoire des locaux 3 buts à 2 n'a pas eu qu'un intérêt sportif.
Le Louvre d’Abou Dhabi expose une carte de la région du Golfe qui raye le Qatar
C’est un nouvel épisode montrant la prégnance de la crise qui oppose le Qatar à ses voisins. Inauguré il y a quelques semaines par le président français, le Louvre d’Abou Dhabi est au coeur d’une polémique suite à une information faisant état de l’exposition d’une carte de la région du Golfe non conforme à la réalité.
C’est une révélation faite par le chercheur américain Simon Henderson dans un article publié sur le site du think tank The Washington Institute for Near East Policy (Winep). Dans son analyse où il expose sa vision de la crise dans le Golfe, l’auteur note que les autorités des deux émirats rivaux font souffler le chaud et le froid.
Revirement à Washington dans la crise du Golfe : Donald Trump salue les efforts du Qatar dans la lutte contre le terrorisme
C'est une forme de revirement de la posture des Etats-Unis dans la crise du Golfe. Suite à un entretien téléphonique entre les deux chefs d'Etats, la Maison-Blanche a fait état d'une convergence de vue entre Doha et Washington sur plusieurs dossiers, notamment la lutte contre le terrorisme. Un virage qui permet d'espérer une forme de détente dans la crise actuelle.
Publié lundi 15 janvier, le communiqué de la Maison-Blanche constitue un évènement qui est de nature à faire bouger les lignes dans la crise que vit la région du Golfe depuis juin dernier. Alors qu'il avait été en pointe dans la dénonciation du Qatar - accusant même Doha d'être un soutien du terrorisme - Donald Trump a en effet pris le contre-pied de ses déclarations précédentes.
Vive tension dans le ciel du Golfe
Lundi 15 janvier, les Emirats arabes unis ont affirmé qu'un de leurs avions civils avait été intercepté par des chasseurs qataris. Aussitôt démentie par le Qatar, cette affirmation tombe quelques jours à peine après l'annonce par Doha qu'un bombardier émirien avait violé son espace aérien.
La crise entre le Qatar et ses voisins s'enfonce. Lundi 15 janvier au matin, plusieurs journaux des pays du Golfe titraient sur l'annonce par l'autorité de l'aviation d'Abou Dhabi qu'une liaison aérienne à destination du Bahreïn avait été interceptée par des avions de chasse qataris. Suscitant d'intense remous sur les réseaux sociaux, cette information - si elle avait été avérée - aurait incontestablement fait grimper d'un cran le niveau de tension entre des pays qui se livrent une bataille médiatique et psychologique impitoyable.
Le blocus du Qatar « arbitraire et discriminatoire » selon un rapport de l’ONU
La crise entre les pays du Golfe est entrée dans son septième mois et il parait difficile d’espérer une amélioration de la conjoncture à court terme. Au delà de la dispute diplomatique, le niveau des atteintes aux droits de l’homme révélé au grand jour par un rapport onusien donne une indication de la profondeur du clivage entre les protagonistes.
Il s’agit de la première réaction publique issue d’un document détaillé rédigé par une institution onusienne au sujet de la crise dans le Golfe. Lundi 8 janvier, le Haut-Commissariat des droits de l’homme de l’ONU (HCDDH) a en effet remis son rapport d’enquête au Comité national des droits de l’homme du Qatar. Fruit d’une investigation réalisée entre le 17 et le 24 novembre au Qatar au cours de laquelle les fonctionnaires onusiens ont pu échanger avec plus de vingt organismes différents (tant gouvernementaux qu’appartenant à la société civile), le HCDDH en est arrivé à la conclusion que la décision prise par le Quartet (Arabie Saoudite, Emirats arabes unis, Bahreïn et Egypte) apparaît “disproportionnée”, “arbitraire” et même “discriminatoire”. Largement passé sous silence par les organisateurs du blocus et, a contrario, abondamment relayé dans la presse qatarie, ce rapport vient confirmer les conclusions déjà relevées par plusieurs ONG de défense des droits de l’homme.
Après 1000 jours de guerre au Yémen, l’urgence de dire “Stop”
La situation au Yémen atteint un niveau humanitaire dramatique. Subissant les foudres d'une coalition qui multiplie les bavures, le pays s’enfonce dans un cauchemar dont les principaux bénéficiaires risquent d’être les formations radicales.
La guerre au Yémen vient de passer le cap des 1000 jours. Lancé en mars 2015 à l'instigation de l'Arabie Saoudite, ce conflit devait normalement permettre de rétablir un ordre politique stable dans ce pays qui compte parmi les plus pauvres de la planète. Il n’en a rien été et depuis maintenant près de trois ans, c’est toute la nation yéménite qui paie la facture d’une confrontation dont l’un des enjeux est la rivalité qui oppose Riyad à Téhéran dans la course au leadership régional.
Ignorée par l'Arabie Saoudite et les Émirats, Jérusalem est au coeur du sommet du monde islamique convoqué par la Turquie
Le sommet extraordinaire de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), qui s’ouvre aujourd’hui à Istanbul pose une question importante : comment un monde musulman divisé peut-il apporter une réponse forte à l'unilatéralisme américain sur la question de Jérusalem ?
Le sort de Jérusalem (al-Qods en arabe) est au centre des préoccupations du monde musulman. Déjà, en 1969, c'est la tentative d'incendie criminelle de la mosquée al-Aqsa par un extrémiste juif australien qui avait conduit à la fondation de ce qu’on appelait à l'époque l'Organisation de la conférence islamique. Basée à Djeddah en Arabie Saoudite, cette organisation internationale qui possède une délégation permanente aux Nations unies, regroupe les 57 pays musulmans à travers le monde. En plus de la défense de Jérusalem, elle vise à renforcer la solidarité entre ses États membres.