Au centre des débats, se trouvait la condition tragique des dizaines de milliers d'ouvriers, pour la plupart issus du sous-continent indien, employés dans les chantiers de la Coupe du monde 2022. Assurant avoir réalisé des enquêtes sur place, l'ONG avait mis en évidence un certain nombre d'abus tels que des "confiscations de passeports" et des "menaces".
Pour se défendre, le groupe français qui emploie près de 4 000 personnes au Qatar avait contre attaqué en déposant des plaintes pour diffamation contre l'organisation. L'une d'elle qui poursuivait Sherpa "pour atteinte à la présomption d'innocence" en référé (procédure d'urgence) avait rapidement était déboutée pour défaut de procédure. Une seconde avait été engagée sur le fond devant la 17e chambre civile du TGI (Tribunal de grande instance) de Paris. A l’époque, l’avocate de l’ONG avait affirmé qu’ « il est temps que Vinci comprenne que le vrai débat ne doit pas être judiciaire, mais avant tout un grand débat d'intérêt général ».
Le dénouement de cette saga judiciaire est donc une bonne nouvelle pour le géant français. A la suite de la décision du Parquet, ce dernier a tenu à rappeler « qu’il s’attache non seulement à respecter le droit local du travail et les droits fondamentaux, mais aussi à faire progresser en permanence les conditions de travail et de vie de ses salariés, au Qatar comme partout dans le monde ». Cette déclaration arrive quelques mois après que le groupe ait pris de nouvelles dispositions renforçant le droit des travailleurs dans le bâtiment et les travaux publics dans l’émirat.
De son côté, l’ONG n’a pas souhaité commenter la décision de justice.