Vague de remerciements pour le rôle de la Turquie envers la Palestine
Nawaf al-Takrouri, président de la délégation des Oulémas Palestiniens à l' Étranger a déclaré à l'Agence Anadolu que « ce festival est une manifestation tardive de gratitude à l'égard de la Turquie pour son soutien [à la Palestine], surtout durant cette période critique que traverse la communauté musulmane ». Il a ajouté que « l’organisation de ce festival est un devoir envers nos frères turcs, afin de les saluer pour leur position honorable, de remercier le gouvernement et le peuple turc du soutien à notre peuple et sa cause juste, notamment contre la récente agression israélienne sur Gaza ».
Pour sa part, Khaled Mechaal, chef du bureau politique du Hamas installé au Qatar, a insisté sur les positions de la Turquie à l’égard des crises qui agite le monde arabe et musulman tout en rappelant la centralité de la cause palestinienne. « Nous étions en contact permanent avec les dirigeants turcs au cours de la récente agression contre Gaza » a-t-il affirmé. « Comment pouvons-nous oublier la position courageuse d’Erdogan à Davos, lors de la Flottille de la Liberté ainsi que les neuf martyrs turcs. Il a joué un rôle défensif pour la Palestine afin de lever le siège de Gaza. Les dirigeants turcs ont toujours été déterminés à lever le blocus sur la bande de Gaza ».
Considération pour la Turquie au sujet de la Syrie et de l'Egypte
En plus de la question de la Palestine, les participants ont tenu à saluer les efforts du pays dans le dossier syrien, notamment sur la crise des réfugiés. Khaled Mechaal a ainsi indiqué que « la terre de la Turquie a été élargie en accueillant des millions de réfugiés, à un moment où les grandes puissances ont rétréci leur terre pour en accueillir que quelques milliers ».
Nordine Abdelhafz, membre du Conseil de la révolution d'Egypte basé en Turquie a quant à lui estimé qu' « il fallait organiser ce festival qui, par son slogan, délivre plusieurs messages au nom des peuples opprimés qui ne peuvent pas exprimer leur liberté ailleurs qu'ici ». « La Turquie a ouvert ses portes à l'avenir. Ce fut son destin que d'être un grand pays durant des siècles... Des indices montrent que la Turquie se positionnera de nouveau au centre du monde au cours de ce siècle », a-t-il encore ajouté.
Enfin, le cheikh Youssouf al-Qaradawi, président de l’Union Internationale des Oulémas Musulmans basée au Qatar a également participé à cet événement. Dans un discours, il a tenu à remercier la nation turque et son président Recep Tayyip Erdogan pour la défense des valeurs islamiques.
Il est enfin utile de rappeler que la Turquie est le pays qui accueille le plus grand nombre de réfugiés syriens avec un chiffre avoisinant les trois millions. Cette posture d’accueil des réfugiés comme des « invités » s’est exprimée dès le début de la révolte syrienne et s'est maintenue tout au long de la crise. Le gouvernement a en outre dépenséplus de 10 milliards de dollars depuis 2011 afin de leur offrir les meilleures conditions de vie. De même, sur le dossier égyptien, il faut rappeler que jusqu'à aujourd'hui, Ankara refuse de reconnaître pleinement la légitimité du régime putschiste du Caire. Ces positions courageuses tranchent avec celles de nombreux pays arabes qui, sur le dossier palestinien notamment, adoptent une politique frileuse voire de compromission avec Israël. Sur les principales lignes de faille qui agitent le Moyen-Orient, la Turquie a adopté la posture qui reçoit, à en juger par le succès de ses initiatives, le plus grand assentiment populaire. Le pays arabe avec lequel Ankara semble converger le plus sur les dossiers sensibles (Egypte, Palestine et Syrie) est le Qatar dont l'émir, cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, a multiplié les visites avec son homologue turc. Les deux pays ont d'ailleurs signé un accord de défense stratégique qui permet à l'armée turque d'installer une base permanente dans l'émirat. Une première dans l'histoire depuis la chute de l'empire ottoman.