Entretien avec Birol Baskan, spécialiste des relations entre la Turquie et le Qatar
Entretien avec Birol Baskan, professeur adjoint à l'Université de Georgetown au Qatar. Il a publié des articles dans de nombreuses revues académiques telles que Politics and Religion, Insight Turkey, Arab Studies Quarterly, Comparative Political Studies, et International Sociology. Il est l'auteur du livre « Des empires religieux dans des Etats séculiers » (2014) et « La Turquie et le Qatar dans la géopolitique enchevêtrée du Moyen-Orient » (2016).
1. Les relations entre le Qatar et la Turquie sont marquées par une alliance solide qui s’est renforcée ces 15 dernières années avec une envolée depuis le début du « Printemps arabe ». Selon vous, quels sont les principaux éléments qui motivent cette relation ? Et quelles en sont les limites ?
Ankara et Doha s’accordent sur le déploiement des premiers soldats turcs au Qatar
Selon le quotidien turc anglophone Hurriyet Daily News, Ankara et Doha concrétisent la première phase de l’accord signé en décembre 2014 pour l'établissement d'une base militaire permanente turque au Qatar. Six cents soldats et officiers turcs devaient bientôt être transférés dans l’émirat.
La coopération bilatérale entre les deux capitales est sur le point de franchir une étape importante. En effet, la Turquie et le Qatar matérialisent la première phase de l’accord stratégique signé le 19 décembre 2014 à Ankara en vue d'approfondir la coopération militaire, permettant notamment le déploiement de troupes turques sur le sol qatari. Cet accord a ouvert la voie à la prochaine ouverture d’une base militaire permanente qui, selon les médias turcs, sera en mesure d'accueillir à terme un effectif de plusieurs milliers de soldats.
La FIFA et des syndicats ouvriers trouvent un accord sur le Mondial 2022
Sous l’égide de la Suisse, la FIFA et un grand syndicat international ont signé un accord pour améliorer la condition ouvrière au Qatar. Cet accord intervient alors que l'émirat continue de faire face à des demandes de la société civile mondiale exigeant une modernisation de son droit du travail.
C’est grâce à la médiation de la Suisse et plus particulièrement du Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO) que l'accord a pu voir le jour. Pays hôte de la FIFA, la Confédération helvétique a en effet facilité la sortie à l’amiable d’un conflit qui opposait l’instance du football mondial à l'Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois (IBB), puissant syndicat oeuvrant à la défense des droits des travailleurs à travers le monde.
Lagardère : premier actionnaire, le Qatar se renforce et veut sa place au conseil
Dans une déclaration d'intention à l'AMF, le fonds souverain Qatar Investment Authority indique qu'il envisage d'augmenter sa participation dans Lagardère sans avoir l'intention d'en prendre le contrôle.
Le fonds souverain du Qatar a porté à 16,69% ses droits de vote chez Lagardère à la faveur de l'attribution de droits de vote doubles, consolidant son statut de premier actionnaire du groupe de médias français, a-t-on appris mercredi dans un avis de l'Autorité des marchés financiers.
Actionnaire du groupe de médias depuis 2006, Qatar Holding a bénéficié de l'application de la loi Florange qui prévoit l'attribution de droits de vote doubles pour les actionnaires détenant leurs titres depuis au moins deux ans.
L'Algérie, le Maroc, la Turquie, le Qatar et 18 autres pays adoptent une résolution à l’UNESCO condamnant l’occupation israélienne de Jérusalem
Pour la troisième fois en un an, l’agence onusienne publie un document officiel où elle condamne les agissements de l’Etat hébreu dans la ville sainte. Cette décision a suscité le courroux du gouvernement israélien qui a promis de réduire son financement à l’ONU.
L’Unesco a adopté mardi 3 mai une résolution rejetant la souveraineté israélienne sur une partie de la ville de Jérusalem. C’est la troisième fois en l’espace d’une année que l’agence des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture se prononce en ce sens et réaffirme une disposition du droit international qui ne reconnaît pas l’occupation par Israël des territoires conquis par la force lors de la guerre de 1967. Le texte rappelle notamment « que toutes les mesures (...) prises par Israël, une puissance occupante, qui ont altéré ou visent à altérer le statut de la Ville sainte de Jérusalem sont nulles et non advenues et doivent être annulées. »
Le Qatar espère organiser d’autres compétitions de football dans le sillage du Mondial 2022
Alors qu’il a déjà été désigné pour organiser la Coupe du monde, l’émirat nourrit de nouvelles ambitions en proposant à la FIFA d’accueillir d’autres tournois à dimension planétaire ou continentale.
Dans le viseur de Doha se trouvent par exemple, la Coupe du monde des clubs ou les Coupes du monde des U17 et des U20. Pour mettre en valeur sa candidature, Doha compte s’appuyer sur l’état de modernisation de ses infrastructures mais également son expérience dans la bonne gestion des grands rendez-vous sportifs. Le palmarès du Qatar en la matière commence à être fourni puisque l’émirat a accueilli au pied levé en 1995 la Coupe du monde de football des U20 (remportée à l’époque par l’Argentine), les 15e Jeux asiatiques en 2006, les 12e Jeux panarabes en 2011 ou le Mondial de Handball en 2015. En 2019, il sera l’hôte du Mondial d’athlétisme.
Excédent commercial en hausse pour le mois de mars 2017
Le Qatar a enregistré un excédent commercial extérieur de près de 10 milliards de rials (2.5 milliards d’euros) en mars 2017, soit un bond de près de 71% en un an selon les données publiées par le ministère de la Planification et de la Statistique du Développement.
Malgré la chute des prix des hydrocarbures de ces derniers temps, le Qatar réalise un excédent commercial positif pour le mois de mars dernier.
La valeur totale des exportations de biens s’élève à cinq milliards d’euros, ce qui représente une augmentation de 18,4% par rapport au même mois de l’année précédente, a rapporté le quotidien local Gulf Times.
Visite surprise de l’émir Tamim en Arabie Saoudite
Le roi saoudien Salman ben Abdelaziz a reçu lundi 1er mai l'émir du Qatar, cheikh Tamim Ben Hamad al-Thani. Cette visite non programmée s’inscrit dans un cadre régional de réchauffement des relations bilatérales.
La visite qui s’étale sur plusieurs journées a débuté dans la ville portuaire de Jeddah située à l’ouest du royaume. Selon l’agence de presse saoudienne officielle, les deux monarques ont passé en revue « les relations étroites et fraternelles entre les deux pays et les deux peuples frères ».
Le ministre de l’Energie estime que le marché du pétrole a amorcé un « rééquilibrage »
Malgré un cours du pétrole qui reste sous la barre des 50 dollars, le Qatar estime que ce prix du marché constitue un tarif médian dont il faudra se contenter à court terme.
Mohamed Saleh al-Sada, ministre de l'Energie du Qatar, a affirmé il y a quelques jours que le marché pétrolier avait amorcé un "rééquilibrage" au cours d'un colloque organisé par le think tank Atlantic Council à Istanbul. Optimiste, cette déclaration tranche avec la lecture que font d’autres opérateurs de la région du Golfe qui craignent qu’un prix de l’or noir stabilisé autour des 50 dollars ne permette pas un redémarrage de la machine économique.
Interview with Birol Baskan, specialist of the relationships between Turkey and Qatar
Birol Baskan is Assistant Professor at the Georgetown University School of Foreign Service in Qatar. He has published in numerous academic journals such as Politics and Religion, Insight Turkey, Arab Studies Quarterly, Comparative Political Studies, and International Sociology. He is the author of From Religious Empires to Secular States (2014) and Turkey and Qatar in the Tangled Geopolitics of the Middle East (2016).
1. The relations between Qatar and Turkey are marked by a solid alliance that has been gradually woven over the last 15 years with a dramatic acceleration of these since the beginning of the Arab Spring. In your opinion, what are the main elements that motivate this relationship? And what are its limits?
As I recount in my book, in the post-9/11 period Turkey and Qatar had become active players in the Middle East. The regional context was conducive and the two states had internal reasons to be active. Both states had not only employed similar foreign policy strategies, but also come to align their positions on almost all major regional issues. The military coup in Egypt further brought Turkey and Qatar closer as the two states became increasingly isolated in the region. Even though Turkey and Qatar were able to partly break this isolation, the relations between the two have already gained its own inertia and internal dynamics and therefore grown stronger.