Washington s'estime "perplexe" face au blocus saoudo-émirien contre le Qatar
Dans une allocution prononcée mardi 20 juin, le Département d'Etat a avoué sa "perplexité" face au manque d'explications apportées par l'Arabie saoudite et ses alliés du Golfe pour justifier l'isolement imposé au Qatar. Cette prise de position accentue le fossé entre les institutions américaines qui jouent l'apaisement et souhaitent clore l'épisode houleux du Golfe et Donald Trump qui reste aligné sur les positions de Riyad et Abou Dhabi.
La déclaration a été prononcée par Heather Nauert, porte-parole de la diplomatie américaine, lors d'une intervention devant la presse. "Maintenant que cela fait plus de deux semaines depuis que le blocus a commencé, nous sommes perplexes face au fait que les Etats du Golfe n'aient pas donné au Qataris ni au public de précisions sur leurs accusations visant le Qatar", a ainsi affirmé Mme Nauert. Ajoutant que "plus le temps passe, plus le doute s'épaissit à propos des actions entreprises par l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis", les propos de la responsable américaine ont largement été repris et commentés par la presse qatarie qui y voit un soutien implicite à la position de l'émir.
L’Algérie fournira le Qatar en produits agricoles pour faire face au blocus
Suite à la décision de boycott de l’Arabie saoudite, des Emirats arabes unis, du Bahreïn et d’une série d’autres pays arabes et africains, le Qatar a été acculé à trouver des voies alternatives d’approvisionnement en matières premières et biens alimentaires. Outre la Turquie, l’Iran ou le Maroc, l’Algérie a décidé d’œuvrer pour soulager l’embargo infligé au petit émirat.
D’après la presse algérienne, le Qatar a quadruplé sa demande de produits maraîchers algériens depuis le 5 juin dernier, date du début de la crise dans le Golfe. Citant Djahid Zefzaf, président du groupe public Agro-logistique (ex-SGP Productions animales) qui exporte des produits agricoles pour Doha depuis 2016, le volume des exportations algériennes à destination de l'émirat est aujourd'hui exceptionnel, ce qui est de nature à satisfaire les producteurs du pays. « Il y a une augmentation de la demande. On a reçu des commandes pour 10 tonnes jour de produits maraîchers alors que durant la saison passée, la quantité était de 2,5 tonnes jour », a ainsi affirme M. Zefzaf.
Déploiement des premiers militaires turcs au Qatar
Les premiers effectifs de l'armée turque sont arrivés dimanche 18 juin au Qatar. Leur débarquement fait suite à la décision du parlement d'Ankara le 7 juin dernier d'accélérer ce déploiement en vertu de l'accord stratégique de défense signé entre Recep Tayeb Erdogan et l'émir du Qatar en décembre 2014.
Le ministère de la Défense qatari a confirmé cette venue en indiquant que ces forces armées avaient effectué leur premier entrainement au sein de la katiba (brigade) Tarek ibn Ziyad située en banlieue de la capitale, Doha. Les médias locaux ainsi que la chaîne al-Jazira ont tourné en boucle les images de tanks et engins d'infanterie de l'armée turque traversant la ville et opérant des manoeuvres.
Pourquoi la France veut jouer les médiateurs entre le Qatar et l'Arabie Saoudite?
Analyse du site du magazine L'Express sur le rôle de la France dans la médiation de la crise du Golfe. Nabil Ennasri, directeur de L'Observatoire du Qatar y apporte des éclairages :
Débat entre Georges Malbrunot et Nabil Ennasri sur RFI : « La France doit-elle revoir ses relations avec le Qatar ? »
Le journaliste Georges Malbrunot, grand reporter au Figaro et le chercheur Nabil Ennasri, directeur de L’Observatoire du Qatar étaient les invités du « Débat » de RFI mercredi 14 juin à 18h40. Leur intervention est à réécouter à ce lien :
http://www.rfi.fr/emission/20170614-france-doit-elle-revoir-relations-le-qatar
Intervention dans le journal de RFI sur les suites de la crise du Golfe
Nabil Ennasri était l'invité du journal de 13h sur la radio RFI dimanche 18 juin 2017. Son intervention est à écouter à ce lien :
http://m.rfi.fr/emission/20170618-nabil-ennasri-arabie-saoudite-emirats-qatar-quarantaine
Tribune dans le journal Le Monde de Nabil Ennasri sur les raisons de la crise dans la région du Golfe
Je diffuse ici l’intégralité de ma tribune publiée vendredi 16 juin dans le journal Le Monde au sujet de l’actuelle crise du Golfe.
Dans une tribune au « Monde », le chercheur spécialiste du Qatar Nabil Ennasri analyse pourquoi la diplomatie d’engagement du petit émirat au profit du « printemps » arabe s’oppose à l’hégémonie saoudienne et dessine les contours d’une guerre froide dans le Golfe.
Le Qatar signe avec les Etats-Unis un contrat portant sur l’achat d’avions de combat F-15
C’est l’une des conséquences immédiates de la crise que vit actuellement la région du Golfe. En signant un méga-contrat d’armement, le Qatar renforce son alliance militaire avec les Etats-Unis et continue à faire de Washington le garant de sa sécurité.
L’accord porte sur l’achat de 36 appareils de type F-15 qui représente l’un des chasseurs les plus sophistiqués de toute la flotte aérienne de l'US army. Commentant cette acquisition, le ministre de la Défense américain a affirmé qu’elle « va donner au Qatar une technologie de pointe et augmenter la coopération sécuritaire (...) entre les Etats-Unis et le Qatar ».
Turquie/Qatar/Iran/Hamas contre Arabie/Emirats/Egypte/Israel : vers une nouvelle équation stratégique au Moyen-Orient
Cela fait désormais plus d’une semaine que la crise du Golfe a débuté et que le Qatar est soumis à un sévère blocus. Au delà de l’actualité immédiate, ce conflit entre monarchies pétrolières doit nous amener à comprendre que le Moyen-Orient est entré dans un nouveau cycle d’alliances qui va durablement recomposer l’équation stratégique régionale.
Disons-le sans ambages : la crise qui traverse la région du Golfe n’est pas passagère. Mûrie depuis longtemps, l’offensive saoudo-émirienne a de grandes chances de monter encore en puissance étant donné la détermination des élites dirigeantes à Riyad et Abou Dhabi de faire plier Doha.
Le Maroc propose sa médiation dans la crise du Golfe
Silencieux depuis le début de la crise, le Maroc a exprimé dimanche 11 juin une position officielle allant dans le sens d'un dénouement de la crise par le biais de l'échange et du dialogue.
La position de la monarchie chérifienne était attendue étant donné les relations étroites qu'elle a pu nouer ces dernières années entre les différents protagonistes. Sans s'aligner sur l'une des parties, Rabat a joué la carte de l'apaisement en exhortant les "pays frères du Golfe" à renouer les liens pour éviter de prolonger une crise qui serait préjudiciable à la nation arabe. C'est par un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale que le royaume s'est exprimé.