Washington s'estime "perplexe" face au blocus saoudo-émirien contre le Qatar
Dans une allocution prononcée mardi 20 juin, le Département d'Etat a avoué sa "perplexité" face au manque d'explications apportées par l'Arabie saoudite et ses alliés du Golfe pour justifier l'isolement imposé au Qatar. Cette prise de position accentue le fossé entre les institutions américaines qui jouent l'apaisement et souhaitent clore l'épisode houleux du Golfe et Donald Trump qui reste aligné sur les positions de Riyad et Abou Dhabi.
La déclaration a été prononcée par Heather Nauert, porte-parole de la diplomatie américaine, lors d'une intervention devant la presse. "Maintenant que cela fait plus de deux semaines depuis que le blocus a commencé, nous sommes perplexes face au fait que les Etats du Golfe n'aient pas donné au Qataris ni au public de précisions sur leurs accusations visant le Qatar", a ainsi affirmé Mme Nauert. Ajoutant que "plus le temps passe, plus le doute s'épaissit à propos des actions entreprises par l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis", les propos de la responsable américaine ont largement été repris et commentés par la presse qatarie qui y voit un soutien implicite à la position de l'émir.
Pourquoi la France veut jouer les médiateurs entre le Qatar et l'Arabie Saoudite?
Analyse du site du magazine L'Express sur le rôle de la France dans la médiation de la crise du Golfe. Nabil Ennasri, directeur de L'Observatoire du Qatar y apporte des éclairages :
Tribune dans le journal Le Monde de Nabil Ennasri sur les raisons de la crise dans la région du Golfe
Je diffuse ici l’intégralité de ma tribune publiée vendredi 16 juin dans le journal Le Monde au sujet de l’actuelle crise du Golfe.
Dans une tribune au « Monde », le chercheur spécialiste du Qatar Nabil Ennasri analyse pourquoi la diplomatie d’engagement du petit émirat au profit du « printemps » arabe s’oppose à l’hégémonie saoudienne et dessine les contours d’une guerre froide dans le Golfe.
Turquie/Qatar/Iran/Hamas contre Arabie/Emirats/Egypte/Israel : vers une nouvelle équation stratégique au Moyen-Orient
Cela fait désormais plus d’une semaine que la crise du Golfe a débuté et que le Qatar est soumis à un sévère blocus. Au delà de l’actualité immédiate, ce conflit entre monarchies pétrolières doit nous amener à comprendre que le Moyen-Orient est entré dans un nouveau cycle d’alliances qui va durablement recomposer l’équation stratégique régionale.
Disons-le sans ambages : la crise qui traverse la région du Golfe n’est pas passagère. Mûrie depuis longtemps, l’offensive saoudo-émirienne a de grandes chances de monter encore en puissance étant donné la détermination des élites dirigeantes à Riyad et Abou Dhabi de faire plier Doha.
Le Maroc propose sa médiation dans la crise du Golfe
Silencieux depuis le début de la crise, le Maroc a exprimé dimanche 11 juin une position officielle allant dans le sens d'un dénouement de la crise par le biais de l'échange et du dialogue.
La position de la monarchie chérifienne était attendue étant donné les relations étroites qu'elle a pu nouer ces dernières années entre les différents protagonistes. Sans s'aligner sur l'une des parties, Rabat a joué la carte de l'apaisement en exhortant les "pays frères du Golfe" à renouer les liens pour éviter de prolonger une crise qui serait préjudiciable à la nation arabe. C'est par un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale que le royaume s'est exprimé.
59 personnalités dont le cheikh al-Qaradawi et 12 entités dont Qatar Charity accusées de terrorisme par l’Arabie saoudite, les Emirats, Bahreïn et l’Egypte
C’est une nouvelle escalade dans la crise que le Golfe connaît depuis lundi 5 juin. Alors que de récents signaux laissaient entrevoir un début d’amélioration, la décision de mettre sur une liste noire de soutien au terrorisme des institutions qataries ou des personnalités de l’émirat est de nature à envenimer la situation.
Le communiqué signé par les quatre Etats ne laisse aucun doute sur la détermination de Riyad, Abou Dhabi, Manama et Le Caire de poursuivre la politique d’endiguement du Qatar. Dans un moment géopolitique où la lutte contre le terrorisme domine l’agenda de toutes les diplomaties, la volonté de mettre au ban le Qatar se trouve renforcé par cette nouvelle accusation. Sur les 59 personnalités visées, plus d’une vingtaine sont soit de nationalité qatarie soit résident dans l’émirat. Pour ce qui est des institutions, sur la douzaine ciblée, cinq d’entre elles correspondent aux plus grandes ONG du Qatar telles que Qatar Charity ou Sheikh Eid al-Thani Charity Foundation. Ces organisations ont la particularité d'être actives dans les territoires frappés par la famine ou la guerre comme les camps de réfugiés Royingas au Bangladesh, la Somalie, la bande de Gaza ou les zones paupérisées d'Afrique sub-saharienne. Ces dernières années, elles se sont aussi particulièrement illustrées dans l'aide aux réfugiés syriens en Turquie, Jordanie et Liban.
Pourquoi le Hamas, les Frères musulmans et l'Iran sont au cœur des enjeux de l'actuelle crise dans le Golfe ?
La crise entre le Qatar et plusieurs pays arabes qui a débuté lundi 5 juin 2017 n’est pas prête de s’éteindre. Etant donné la complexité de la situation, L’observatoire du Qatar vous propose cet article qui permet, en répondant à cinq questions, de comprendre les véritables tenants et aboutissants d’une affaire qui va durablement recomposer l’équation stratégique de la région.
Où en est-on aujourd’hui dans la crise entre le Qatar et ses voisins ?
La situation est très volatile et elle évolue de jour en jour et même d’heure en heure. Mais aujourd’hui, mercredi 7 juin 2017 à midi, voilà ce que l’on peut dire.
Le Koweït, les Emirats arabes unis et le Qatar baissent leur production de pétrole
A la suite des récentes réunions de l'OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole), les Etats membres ont décidé de préciser le niveau de réduction de leur offre de pétrole. Dans un mouvement commun, trois pays du Golfe ont fait des annonces en ce sens mardi 13 décembre.
Le conglomérat public Kuwait Petroleum Corp (KPC) a annoncé avoir mis ses clients au courant que le volume de ses exportations allait baisser à partir de janvier prochain. Même s'il n'a pas avancé de chiffre précis, des observateurs locaux ont indiqué qu'elle serait d'environ 125 000 barils par jour (bj). La production nationale de ce riche émirat s'élève à 3 millions de barils par jour (mbj), ce qui revient à une baisse de moins de 5%.
Les pays du Golfe détiennent le triste record de plus grands pollueurs au monde par habitant
Selon un récent rapport, le Qatar, le Koweït, les Emirats arabes unis et Oman se classent dans le top 10 des pays dont l’empreinte carbone est la plus élevée par habitant.
Si tout le monde sait que les plus gros pollueurs de la planète sont la Chine et les États-Unis avec respectivement 10,33 et 5,3 gigatonnes (milliards de tonnes) de dioxyde de carbone (CO2) rejetés dans l’atmosphère, le classement est différent si l’on prend comme unité de mesure les émissions de gaz carbonique par habitant. Selon cette méthode de calcul, les poids lourds de l’économie mondiale sont loin d’arrivés en tête et de manière surprenante, on observe que ce sont les petits Etats pétroliers ou de petites îles qui sont sur le podium.
Le Qatar déplore la mort de trois de ses soldats au Yémen
Le Qatar a annoncé avoir perdu trois de ses soldats au Yémen dans le cadre des opérations militaires de la coalition arabe. Lancée depuis mars 2015, cette dernière vise à rétablir l'autorité du président Abd Rabbo Mansour Hadi face à la contestation essentiellement menée par les forces rebelles houties.
C'est l'agence officielle QNA qui en a fait l'annonce dans la nuit de lundi à mardi. Citant un communiqué des forces armées du Qatar, l'agence a indiqué que trois hommes "sont tombés en martyr lundi" qui correspondait au premier jour de l'Aïd al-Adha, fête du sacrifice et jour le plus sacré du calendrier musulman. Les circonstances exactes de leur mort n'ont pas été précisées.