Nabil Ennasri

Nabil Ennasri

La Fédération internationale de Handball (IHF) a décidé de refuser le retour des sélections des Emirats arabes unis et du Bahreïn après leur souhait initial de boycotter le Mondial au Qatar.

C'est une affaire qui illustre l'instrumentalisation du sport à des fins de confrontation politique. Au début du mois, les fédérations des Emirats arabes unis et du Bahreïn avaient exprimé leur volonté de ne pas participer au Mondial de Handball qui aura lieu du 30 janvier au 15 février à Doha. Prétextant des mesures "techniques", il ne faisait guère de doute que ce retrait entrait dans la "guerre froide du Golfe" qui oppose le Qatar à ses voisins. Le boycott des deux fédérations venaient en effet clore un lourd passif avec le Qatar avec lequel les relations diplomatiques avaient été rompues depuis mars 2014.

Mais suite à "l'accord de Riyad" qui a permis, sous l'égide saoudienne, de détendre les relations et de revenir à une situation plus ou moins normale entre les différents Etats du Conseil de coopération du Golfe (CCG), Abou Dhabi et Manama ont voulu faire preuve de bonne volonté en revenant sur leur décision de boycotter cette Coupe du monde. C'est cette réintégration que l'IHF a refusé lors de sa réunion organisée il y a quelques jours à Herzogenaurach en Allemagne. L'IHF a même condamné les deux fédérations à une amende de 100 000 Francs suisses pour ce retrait unilatéral.

Confronté à l'Arabie saoudite, le Qatar a remporté sa troisième Coupe des nations du Golfe sur un score de deux buts à un.

Disputée en Arabie Saoudite, la 22e édition du tournoi a vu s'affronter deux formations qui figurent parmi les plus compétitives du Moyen-Orient. Dépassé par un but inscrit au bout du premier quart d'heure, le Qatar a renversé la tendance avec deux buts inscrits avant l'heure de jeu. C'est le troisième trophée que s'offre le Qatar dans cette compétition.

Cette victoire est de bonne augure pour la sélection nationale dans la perspective de se construire une réputation solide en vue du Mondial 2022. C'est aussi une victoire pour le sectionneur, l'Algérien Jamel Belmadi, arrivé aux commandes de cette équipe en début d'année. Le Coupe des nations du Golfe se déroule tous les deux ans et regroupe les six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) avec le Yémen.

Qatar ChineLe 3 novembre, l’émir du Qatar a entamé une visite officielle de deux jours en Chine, son premier déplacement en Asie orientale depuis son accession au pouvoir en juin 2013. Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani a placé son voyage sous le signe de la coopération économique et énergétique. Mais, au-delà des accords gaziers et financiers signés, l’émir cherche à forger de nouvelles alliances diplomatiques.

Ponctuée par une entrevue avec le président Xi Jinping en Chine, la visite de l’émir du Qatar a donné lieu à une série d’accords qui incarnent la bonne santé des relations entre deux acteurs évoquant souvent la «  complémentarité  » de leurs échanges. Sur le plan économique, les banques centrales des deux pays ont conclu un accord sur les devises qui leur permettra «  d’échanger yuans et riyals pour un montant maximal de près de 35 milliards de yuans (soit environ 5 milliards d’euros)  ».

ODL photo1/ Le récent accord de Riyad qui a permis le retour des ambassadeurs des Émirats arabes unis, de l’Arabie Saoudite et du Bahreïn au Qatar semble sceller une forme de réconciliation entre les Etats rivaux du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Comment percevez-vous cet événement : réelle décrispation ou détente en trompe-l’œil ?
 
Ni l’un ni l’autre. On ne peut pas parler de décrispation car les causes de la tension sont toujours là : la politique étrangère du Qatar qui diffère sérieusement de celle de l’Arabie Saoudite, des Émirats et du Bahreïn, sans parler des frictions épidermiques entre les souverains de ces monarchies. Mais la volonté de mettre fin à la crise est réelle car une crise durable entre les régimes alliés au sein du Conseil de coopération du Golfe aurait été catastrophique pour tous.

Le Ministre de l'Economie et du Commerce du Qatar, Cheikh Ahmed ben Jassim ben Mohamed al-Thani, a rencontré lundi 24 novembre une importante délégation du MEDEF.

Lors de la réunion, les hommes d'affaires français ont échangé leurs points de vue sur le renforcement de la communication entre le secteur privé des deux Etats et ce, dans le but d’optimiser les relations commerciales. En 2013, le volume des échanges entre Paris et Doha a atteint plus de 2 milliards d’euros. Les ventes du Qatar vers la France ont fortement progressé ces dernières années, totalisant 1,5 milliard d’euros. Elles couvrent divers domaines tels que les hydrocarbures (majoritairement), les produits chimiques et plastiques ainsi que la vente de pierres précieuses. Les exportations françaises vers le Qatar ont atteint quant à elles, près de 700 millions d’euros. Elles reposent sur des secteurs comme l’aéronautique, le luxe, l’informatique, la distribution, la construction et l’armement. 

Cette visite du MEDEF se voulait le prolongement de la rencontre économique France-Qatar qui avait eu lieu le 24 juin 2014 dans le sillage de la visite de l'émir du Qatar en France. Les cercles économiques français multiplient les initiatives afin de contrer la concurrence car depuis quelques années, les entreprises françaises sont en perte de vitesse. L'objectif du MEDEF est réaffirmer la présence française et de tirer profit des grands marchés de la Coupe du monde de football 2022.

Le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal a conclu lundi une visite officielle au Qatar. Ce voyage a permis de renforcer les liens entre les deux pays notamment dans le domaine de l'énergie, l'éducation et l'industrie.

M. Sellal a coprésidé avec son homologie qatari les travaux de la Ve session de la commission mixte algéro-qatarie. Plus d'une dizaine de protocoles d'accords ont été paraphés pendant cette visite de trois jours. Les principaux secteurs visés ont été la communication, l'industrie, le tourisme, la jeunesse et le sport. Lors de sa visite, le chef du gouvernement algérien a eu des rencontres avec les principaux dignitaires de l'émirat : l'émir Tamim ben Hamad ben Khalifa al-Thani, le Premier ministre Cheikh Abdallah ben Nasser ben Khalifa al-Thani ainsi qu'avec Cheikha Mozah, présidente du Conseil d'administration de la Qatar Foundation.

Cette visite est de nature à renforcer les liens économiques et diplomatiques entre les deux capitales. Sur le plan économique, le Qatar comme l'Algérie sont de gros producteurs d'hydrocarbures qui ont réussi à engranger d'importantes réserves financières ces dernières années. Cependant, au delà de la masse des liquidités tirée de l'exploitation du gaz et du pétrole, les deux pays sont résolus à prendre la voie de "l'après-pétrole". Cette volonté commune explique en partie le renforcement de la coopération notamment en matière technique et scientifique.

Ce déplacement a aussi permis de décrisper la situation diplomatique. Voyant d'un mauvais oeil l'évolution des révoltes arabes, l'Algérie a souvent été en retrait dans cette nouvelle ère dans laquelle est entrée le monde arabe depuis décembre 2010. A rebours du Qatar, Alger a souvent exprimé ses craintes et fait profil bas en évitant de soutenir ce vent de changements, certainement pour éviter à avoir en subir les conséquences sur son sol. Du fait de cette divergence de vues, l'image du Qatar n'était pas très reluisante auprès d'une partie de l'opinion algérienne. Ce voyage entre également dans le cadre d'une détente des relations.

lundi, 24 novembre 2014 16:09

Le Rafale au Qatar : un accord imminent?

Le Qatar serait sur le point de conclure un contrat pour l’achat de 24 Rafales pour un montant de près de 2,5 milliards d'euros. Ce contrat serait le premier accord conclu pour l’appareil français à l’étranger.

C’est une information fournie par le site de la radio Europe 1 qui relève le caractère imminent d’un accord sur le sujet. Comme le relevait L’observatoire du Qatar au mois de juin, Doha aurait clairement signifié son intention de conclure définitivement cet accord pour la refonte de sa flotte aérienne. Jusqu’à présent composée que d’une douzaine d’avions Mirage, l’armée de l’air qatarie souhaite renforcer son niveau de puissance afin de faire face à une situation régionale de plus en plus volatile.

Les nombreux déplacements du ministre français de la Défense plaident en ce sens. En deux ans et demi, Jean-Yves Le Drian s’est déplacé à huit reprises à Doha. Ces voyages à répétition sont le signe de la bonne santé de la coopération militaire entre les deux pays. Pendant de nombreuses années, la France a été le principal fournisseur en équipements de l’armée de l’émirat. Dépassée depuis les années 2000 par l’armée américaine dont la position dominante dans la région du Golfe semble irrésistible, la France souhaite donc, par ce nouvel accord, réaffirmer ses positions. Les officiels français comptent notamment sur l'expérience tirée des campagnes de Lybie et la guerre en Irak contre l’Etat islamique pour démontrer l’excellence de leur matériel.

Qatar Charity, l'une des plus grandes associations humanitaires de l'émirat, a lancé son produit phare « projet de recherche ». Financé par le programme des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) pour la reconstruction de Gaza en collaboration avec la Banque islamique de développement, il vise à participer à la reconstruction de la bande de Gaza détruite lors de la sanglante offensive israélienne de l'été dernier.

Les fonds serviront à soutenir 70 projets de recherche distincts pour un coût total de 7,3 millions de riyals qataris (1,5 million d’euros). Le programme de Qatar Charity vise à fournir un soutien financier et technique pour la mise en œuvre de la recherche scientifique grâce à des subventions comprises entre 2 500 et 40 000 euros qui varient selon la qualité et la pertinence du projet. Ceux-ci seront respectueux de l'environnement, créatifs et innovants, en utilisant des matériaux facilement disponibles à Gaza. L’initiative de Qatar Charity permettra également de répondre aux besoins de la bande de Gaza par la recherche de solutions scientifiques dans les domaines qui ont le plus souffert tels que la santé, l'eau, l'environnement et l'agriculture.

Cette initiative s'inscrit dans le prolongement du don du Qatar d'un milliard de dollars promis pour la reconstruction de la bande de Gaza lors de la conférence des donateurs tenue il y a quelques semaines.

La déclaration du gouvernement des Emirats arabes unis de dresser une liste de plus de 80 organisations qualifiées de « terroristes » continue à faire des vagues. La Norvège, notamment, demande des explications.

C’est par la voie de son ministère des affaires étrangères qu’Oslo a exprimé sa vive préoccupation. Dans un communiqué publié dimanche, Bård Glad Pedersen, secrétaire d’Etat auprès du ministère avoue sa stupeur et demande des « explications » à Abou Dhabi pour avoir intégré une des plus grandes associations musulmanes de son pays dans la liste controversée.

L’association du nom de « Det Islamske Forbundetde » avoue elle aussi sa stupéfaction. Bien implantée sur le territoire norvégien, elle ne comprend toujours pas quelles ont pu être les motivations d’un tel classement. 

En Europe et aux Etats-Unis, d’autres associations visées ont publiquement exprimé leur colère. En France, l’Union des organisations islamiques de France annonce vouloir déposée prochainement une plainte pour diffamation contre le gouvernement des Emirats arabes unis.

Le conseil de la Fédération internationale d'athlétisme, l'IAAF, a attribué au Qatar l'organisation des Mondiaux d'athlétisme pour 2019. Doha a battu Barcelone (Espagne) et Eugene (Etats-Unis) qui étaient également en lice.

Recalés en finale en 2011 pour l'organisation de la compétition en 2017, les Qataris ont donc retenté leur chance avec davantage de succès. Pour éviter les trop fortes températures estivales, l'évènement aura lieu en octobre et non en août comme c'est traditionnellement le cas. A noter que l'émirat avait déjà organisé les Mondiaux d'athlétisme en salle en 2010.

C'est un succès qui arrive à un moment particulièrement dense pour la "diplomatie sportive" de l'émirat. Dans quelques semaines, Doha sera le théâtre du championnat du monde de petit bassin tandis qu'en janvier 2015 c'est le Mondial de Handball qui s'y déroulera. Le point d'orgue de ce Soft power version sport devra être atteint en 2022 avec l'organisation de la Coupe du monde de football dont l'organisation fait toujours l'objet d'une vaste polémique.